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Google, Facebook, WhatsApp… Combien faudrait-il vous payer pour ne plus utiliser ces services?

Le Google Pixel 4

Le Google Pixel 4 - BFMTV.COM

La valeur des services numériques aux yeux des consommateurs varie grandement en fonction de leur utilité au quotidien.

Utiliser un moteur de recherche, recevoir un e-mail, s’orienter avec un GPS, surfer sur les réseaux sociaux… À combien estimez-vous la valeur de ces services gratuits? À quel point vous sont-ils devenus indispensables?

Dans une étude publiée en juin dernier et consacrée à la prise en compte des innovations dans les services numériques qu'utilise le grand public, la Réserve fédérale des États-Unis s'était penchée sur la valeur des services numériques pour l'économie américaine et les consommateurs du pays. Un impact plus compliqué à mesurer qu'il n'y paraît, puisque les outils de mesure que la Fed utilise traditionnellement ne prennent généralement pas en considération la valeur apportée par les services gratuits du web aux utilisateurs.

En s'appuyant sur la manière dont les services numériques sont consommés et utilisés, la Fed estime que, sur la période allant de 1987 à 2017, les innovations numériques ont généré un surplus de 1.800 dollars par an (en dollars de 2017) pour les consommateurs américains et ont contribué à plus de 0,5 point de PIB de croissance chaque année au cours des 10 dernières années de la période étudiée.

Mais quelle est la valeur de chaque service pour les consommateurs? Pour avoir une réponse sur ce point, il faut se reporter à une autre étude, mentionnée dans celle de la Fed. Il s'agit de travaux de chercheurs menés pour le compte d'une revue scientifique de renommée internationale, la PNAS ("The Proceedings of the National Academy of Sciences" en anglais), et publiés cette fois-ci en avril 2019. Dans cette publication, les auteurs ont ainsi défini des niveaux de "willingness to accept" (WTA). Soit le dédommagement monétaire nécessaire pour compenser la perte d'accès à divers biens. Et les résultats se révèlent surprenants.

15.770 euros par an pour ne plus aller sur Google

A la troisième marche du podium, on retrouve le GPS. Pour abandonner cet outil, la "WTA médiane" des sondés (50% exigeraient plus, 50% moins) se situe à 3.648 dollars par an (soit 3.286 euros) de compensation. L’email figure à la 2e place du classement. A l’ère du tout numérique, les internautes américains exigeraient 8.414 dollars (soit 7.580 euros) de compensation pour ne plus envoyer de courriers électroniques. Mais les services les plus essentiels à leurs yeux ne sont autres que les recherches qu'ils peuvent effectuer sur Internet. Pour le coup, les sondés n'hésitent pas à estimer le montant de la compensation nécessaire à 17.530 dollars (15.770 euros) par an.

En revanche, la valeur que les personnes interrogées attribuent aux réseaux sociaux est bien moindre. Dans cette étude, il ressort qu'elles n'exigent plus que 322 dollars (290 euros) par an pour ne plus se rendre sur l'ensemble des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou encore Instagram. Mais sur ce segment, la WTA médiane varie considérablement: de 0 dollar pour Twitter à près de 536 dollars pour Whatsapp, en passant par 1,52 dollar pour Linkedin, 96,8 dollars pour Facebook ou encore 6,79 dollars pour Instagram.

Les vidéos et l'e-commerce sont en position intermédiaire. Les participants seraient prêts à ne plus avoir accès à un service de vidéo en ligne (comme YouTube ou Netflix) s'ils bénéficiaient d'une compensation de 1.173 dollars (1.054 euros) par an. Un peu moins "accros" pour ce qui est du e-commerce, ces derniers seraient enclins à se priver d'Amazon ou d'eBay avec un dédommagement annuel de 842 dollars (756 euros).

Ainsi, il ressort que les réseaux sociaux et même des plateformes aussi populaires que Netflix, ne constituent pas forcément des services de la plus haute importance aux yeux des sondés. Tandis que les services les plus pratiques (emails, recherche internet, cartographie) sont au contraire d'une importance de plus en plus capitale dans l'esprit du grand public. 

J.C-H