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Internet: l'Europe régule les "cookies" et ça inquiète les éditeurs de presse

Le projet de règlement baptisé "ePrivacy" vient d'être adopté par la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures du Parlement européen.

Le projet de règlement baptisé "ePrivacy" vient d'être adopté par la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures du Parlement européen. - Philippe Hughen-AFP

Les éditeurs français de presse se sont insurgés contre un projet de règlement européen sur la confidentialité des données personnelles sur le web, examiné par les eurodéputés. Selon eux, une trop stricte régulation des "cookies" entraverait l'essor de la publicité en ligne ciblée.

Jusqu'où faut-il protéger l'internaute des "cookies" ces fichiers invisibles qui captent des données personnelles à des fins commerciales, lorsqu'il surfe sur le web? Les éditeurs de presse français redoutent qu'une stricte régulation européenne de ces "cookies" les prive de la publicité ciblée sur internet qui génère pour deux des recettes sur le web.

Un projet de règlement européen baptisé "ePrivacy", qui vient d'être adopté par la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures du Parlement européen, vise notamment à permettre à chaque internaute dans l'UE de décider, dès sa première connexion, du niveau de protection de ses données pour l'ensemble des sites qu'il visitera par la suite.

À l'avenir, un internaute déciderait donc une bonne fois pour toutes d'accepter ou non les "cookies", ces fichiers invisibles qui se greffent sur un ordinateur pour capter des données personnelles, et non site par site, comme c'est le cas actuellement.

La presse écrite française s'insurge contre une stricte régulation des cookies

Mais pour cela, le projet de règlement prévoit que les internautes expriment leur acceptation ou leur refus général des "cookies" via "les navigateurs ou les interfaces détenus par les grands acteurs technologiques mondiaux", s'inquiètent dans un communiqué commun les principales organisations professionnelles de la presse écrite française (SPQN, UPREG, SEPM, FNPS et SPHR). Il reviendrait à l'internaute de les activer au cas par cas sachant qu'il pourrait, à partir de son navigateur web, désactiver par défaut les "cookies".

Ce faisant, plaident ces organisations, le règlement ePrivacy "prive les entreprises de presse de la connaissance de leurs lecteurs avec lesquels ils entretiennent un lien de confiance, et interrompt leur capacité de développement dans l'univers digital".

Les éditeurs de presse craignent la perte du gisement des données de l'internaute

Les cookies peuvent par exemple permettre aux sites d'info de mieux mesurer leur audience, et de proposer aux lecteurs des articles ou rubriques susceptibles de les intéresser. Ils peuvent en outre aussi servir à des fins publicitaires.

Or si les internautes les refusent systématiquement, les sites de journaux et magazine ne pourraient plus affiner les services qu'ils proposent à leurs utilisateurs et ne pourraient plus valoriser leurs espaces publicitaires comme avant, alors qu'ils sont déjà à la peine en matière de publicités en ligne face à Google et Facebook.

F.Bergé avec AFP