BFM Business
Services

L'héritier de Samsung condamné à cinq ans de prison pour corruption

Lee Jae-Yong, vice-président du groupe Samsung et petit-fils du fondateur, avait été arrêté et placé en détention provisoire par la justice le 17 février.

Lee Jae-Yong, vice-président du groupe Samsung et petit-fils du fondateur, avait été arrêté et placé en détention provisoire par la justice le 17 février. - Jung Yoen Je- AFP

Lee Jae-Yong a été condamné pour avoir notamment versé des pots-de-vin à une proche de l'ex-présidente sud-coréenne en contrepartie de faveurs politiques. Quatre autres cadres dirigeants de Samsung ont été condamnés à des peines d'emprisonnement allant jusqu'à quatre ans.

Le tribunal du district central de Séoul a estimé, ce vendredi, que Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics, s'était rendu coupable entre autres de corruption et de parjure dans le scandale retentissant qui a emporté la présidente Park Geun-Hye. En prison depuis le 17 février, l'héritier de l'empire sud-coréen Samsung a été condamné à cinq ans de prison. Le parquet avait requis 12 ans de réclusion à son encontre.

Lee Jae-Yong (49 ans) est arrivé au tribunal du district central de Séoul en costume sombre, menottes aux poignets. Le tribunal a jugé que Samsung avait reçu en échange des faveurs politiques, en particulier le soutien du gouvernement à la passation générationnelle du pouvoir à la suite de la crise cardiaque du père du prévenu en 2014. Lee Jae-Yong a été reconnu coupable de corruption en rapport avec des versements ou la promesse de versements de 43,3 milliards de wons (32,5 millions d'euros) à la confidente de l'ombre de Madame Park, Choi Soon-Sil.

Quatre autres dirigeant condamnés

Lee Jae Yong était accusé d'avoir acheté le feu vert des pouvoirs publics à la fusion controversée de deux unités en 2015, vue comme une étape clé pour une transition en douceur au sommet du groupe. La défense dément tout, arguant que Samsung a plié sous la pression de Madame Park et n'a versé cet argent que forcé et contraint, que Lee Jae-Yong n'était pas au courant de ces transferts et ne les avait pas approuvés. Quatre autres cadres dirigeants de Samsung ont été condamnés à des peines allant jusqu'à quatre ans de prison. Les conseils de Lee Jae-Yong ont annoncé leur intention de faire appel.

Le scandale a propagé une onde de choc dans ce conglomérat qui pèse un cinquième du PIB sud-coréen. Les analystes sont partagés sur l'impact de la sentence. Certains craignent que cette condamnation prive le premier fabricant mondial de smartphones de gouvernail pendant un bon moment, et nuise à sa capacité de prendre des décisions d'investissements cruciales.

Samsung a enregistré des bénéfices spectaculaires

Pourtant, alors que le vice-président de Samsung Electronics est en détention provisoire depuis février, cela n'a pas empêché le navire-amiral du groupe d'annoncer ces derniers mois des bénéficies spectaculaires grâce aux puces mémoire utilisées dans la fabrication des ordinateurs, des serveurs et des mobiles.

Auteur d'un livre à paraître sur le géant de l'industrie coréenne, Geoffrey Cain relève que Samsung Electronics a ainsi pris depuis des décisions stratégiques. "Les chaebols ( , nom donné aux conglomérats familiaux sud-coréens) sont habitués à avoir leur leader en prison, ils peuvent faire avec".

Mais Chung Sun-Sup, directeur du site d'analyse chaebul.com. souligne que les décisions clé sont "souvent sanctionnées par le patriarche de la famille régnante". Avec l'héritier en prison, le processus décisionnel pourrait être ralenti.

C.C. avec AFP