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Le patron d'Orange prêt à débattre sur la 5G

Stéphane Richard était invité sur le plateau de Good Morning Business, ce jeudi. L'occasion de revenir sur le lancement prochain de la 5G en France, malgré les controverses de cette technologie.

La 5G en France, c'est imminent. Mais dans quel contexte ? La technologie reste controversée et très critiquée notamment par les élus écologistes qui ont récemment réclamé un "moratoire" sur la 5G. 

Invité sur le plateau de Good Morning Business, le patron d'Orange, Stéphane Richard, est revenu sur le lancement prochain de la 5G, reportée en raison de la pandémie.

"Ce n'est pas tellement le contexte économique, qui m'inquiète" explique-t-il. "Moi, c'est plutôt le contexte sociétal, social, autour des questions qui se posent sur la 5G. Moi, je souhaite que la 5G soit lancée dans un contexte apaisé. Et s'il faut prendre un petit peu de temps pour avoir ce débat, avec un peu toutes les parties prenantes, je pense qu'il faut le faire."

Il a néanmoins rappelé qu'Orange visait "toujours un lancement, et un début de déploiement avant la fin de cette année 2020."

Question de compétitivité

Reste que la 5G est avant tout un sujet "pour l'entreprise" et pour la "compétitivité des entreprises françaises", rappelle Stéphane Richard, qui souligne qu'elle a été "lancée dans la plupart des pays qui nous entourent (…) la vraie question est de savoir si la France veut partir en retard dans cette compétition mondiale."

L'autre question de la 5G est évidemment le sort de Huawei, quasiment exclu de fait par l'Europe. Si Orange "n'est pas concerné" (le groupe s'est associé à Nokia et Ericsson), Stéphane Richard reste dubitatif sur cette interdiction qui se généralise dans de nombreux pays.

"Il y a des arguments de sécurité dont les opérateurs, honnêtement, n'ont jamais complètement saisi la réalité technique" explique-t-il, évoquant plutôt des réalités "politiques, géopolitiques". Et de rappeler que la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis est aussi une "guerre technologique, froide."

Quatre opérateurs, "c'est peut-être trop

L'exclusion de Huawei fera-t-elle augmenter les coûts pour les opérateurs, et donc les prix pour les consommateurs ? Compte tenu de la concurrence actuelle, "je ne suis pas certain qu'il y ait beaucoup de place pour imposer au consommateur des choix industriels et technologiques" tranche Stéphane Richard.

Justement, la France est-elle aussi pénalisée par le nombre d'opérateurs actuels? "La plupart des pays sont plutôt à trois, on est à quatre… Oui c'est peut-être trop" juge Stéphane Richard. "Mais je crois que le marché s'est habitué, les opérateurs ont ajusté leur stratégie, aussi, en fonction de ce nombre-là. Je ne pense pas qu'il y ait de perspectives de voir cette situation changer à court-terme."
Thomas Leroy