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Le prix des fréquences 5G "n'est pas un sujet budgétaire", assure Agnès Pannier-Runacher

Invitée sur BFM Business, la secrétaire d'Etat est revenue sur les critiques des opérateurs qui jugent le prix plancher des fréquences 5G trop élevé. "Ce n'est pas un sujet budgétaire" assure-t-elle, contestant une volonté de renflouer les caisses de l'Etat.

Les opérateurs télécoms font grise mine. Le gouvernement a finalement fixé à 2,17 milliards d'euros le prix minimal pour les enchères sur les fréquences 5G. Un prix qui est passé du simple au double depuis le printemps dernier. Une manière de combler le déficit de l'Etat? 

"Un milliard de plus pour le budget de l'Etat, comme c'est réparti sur 15 ans, c'est 66 millions d'euros de plus de crédits", conteste la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher, qui était invitée ce lundi dans l'émission "12H, l'Heure H" sur BFM Business. "Au regard du budget de l'Etat, c'est l'épaisseur du trait. Donc ce n'est pas un sujet budgétaire (…) c'est un argumentaire qui ne tient pas la route deux minutes à l'examen."

Et de marteler: "Ce n'est pas une logique 'court-termiste'. En revanche, patrimonialement, c’est important pour les Français parce que c'est leur argent."

"Pas d'exclusion de Huawei"

La secrétaire d'Etat est aussi revenue sur la situation de Huawei, boycotté par plusieurs pays dont les Etats-Unis. "On ne pointe pas un équipementier parmi d'autres. Il n'y a pas d'exclusion. Il y a trois équipementiers aujourd'hui qui sont actifs en France (Huawei, Nokia-Ericsson et Samsung, NDLR)" rappelle-t-elle.

"Les technologies de la 5G - la voiture mobile, les robots chirurgicaux à distance, le port autonome, etc. – c'est très bien. Mais si vous avez quelqu'un qui hacke, qui sabote ou s'il y a une erreur dans le code, ça peut devenir dramatique", poursuit-elle. "Ce n'est pas tout à fait la même chose que de capter des informations. Ce n'est pas agréable, capter les informations, mais c'est rarement mortel. Là c'est un enjeu absolument majeur de sécurité pour les Français. Et c'est pour cela que nous avons monté le niveau de sécurité".

La balle dans le camp des opérateurs

L'Ansi, l'Agence Nationale de la Sécurité Informatique, sera chargée de donner son avis sur chaque situation, au cas par cas. "Est-ce que les équipes de l'opérateur sont capables d'intervenir sur ce que fait l'équipementier? Quelles sont les conditions de maintenance?", énumère Agnès Pannier-Runacher.

Mais le gouvernement espère peut-être que les opérateurs laisseront eux-mêmes de côté Huawei. "Les clients vont aussi regarder qui a leur données, (…) ça aussi, ça doit être pris en compte par les opérateurs" indique la secrétaire d'Etat.

Thomas Leroy