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Russie: la justice ordonne le blocage de la messagerie Telegram

Un tribunal russe a ordonné vendredi 13 décembre le blocage de l'application de messagerie sécurisée Telegram

Un tribunal russe a ordonné vendredi 13 décembre le blocage de l'application de messagerie sécurisée Telegram - LEXANDER NEMENOV / AFP

Un tribunal russe a ordonné le blocage de la messagerie chiffrée. Les services spéciaux russes, le FSB, avaient demandé à Telegram de lui fournir les clés permettant de lire les messages des utilisateurs, ce que l'entreprise a refusé.

Un tribunal de Moscou vient d'ordonner le blocage de la messagerie Telegram en Russie, pour avoir refusé de fournir aux services spéciaux, le FSB, les clés permettant de lire les messages des utilisateurs.

L'agence de régulation Roskomnadzor, qui a saisi la justice, avait prévenu jeudi que la décision serait mise en application "immédiatement" une fois la décision rendue. L'audience a eu lieu en l'absence de représentants de Telegram, qui ont expliqué ne pas vouloir participer à une "farce".

L'application aux 200 millions d'utilisateurs dans le monde est connue pour offrir une confidentialité élevée et se trouve engagée dans un bras de fer depuis plusieurs mois avec les autorités russes, qui exercent une pression croissante sur internet ces dernières années. 

"Ne pas légitimer cette farce"

L'avocat de la messagerie Pavel Tchikov dénonce une décision qui "démontre une nouvelle fois que la justice sert fidèlement les intérêts du pouvoir, sans se préoccuper de préserver un semblant d'apparence". Ce jugement "rapproche la Russie de pays où la haine triomphe, où l'on coupe des têtes et on fait la guerre contre le progrès et la liberté", ajoute-t-il sur son compte Telegram. La veille, il a expliqué que le co-fondateur de Telegram, Pavel Dourov, a interdit à ses avocats de se présenter à l'audience, afin de ne pas "légitimer cette farce".

Le 20 mars, Roskomnadzor avait donné 15 jours à Telegram pour fournir ses clés de déchiffrage. "Les informations diffusées par Telegram peuvent contenir des données utilisées par des organisations terroristes et extrémistes", a déclaré à l'audience une représentante de Roskomnadzor, affirmant que cela constituait "une menace pour la fédération de Russie".

La messagerie a auparavant expliqué que les exigences des autorités étaient "inapplicables" du point de vue technique en raison justement du système très complexe de chiffrage, selon lequel la messagerie n'a elle-même pas accès à certaines communications.

A.-K.M avec AFP