BFM Business
Services

Samsung Electronics a largement profité des besoins en électronique pendant le confinement

Un bureau de Samsung à Séoul, le 31 octobre 2019

Un bureau de Samsung à Séoul, le 31 octobre 2019 - Jung Yeon-je / AFP

Le sud-coréen a présenté un bénéfice net en hausse de 7,3% au deuxième trimestre, notamment grâce aux ventes de puces mémoires, notamment pour les serveurs de données.

Le sud-coréen Samsung Electronics a annoncé jeudi un bénéfice net en hausse de 7,3% au deuxième trimestre, profitant de la forte demande en mémoires dans les centres de données, du fait de la hausse des activités en ligne liées aux confinements.

Le numéro un mondial des smartphones et des mémoires a dégagé entre avril et juin un bénéfice net de 5.560 milliards de won (3,9 milliards d'euros).

Son bénéfice d'exploitation a dans le même temps progressé de 23,48% à 8.150 milliards de won, alors même que le chiffre d'affaire reculait de 5,6% à 53.000 milliards de won.

Une bonne santé capitale pour la Corée du Sud

Samsung Electronics est le fleuron du groupe Samsung, qui est de loin le plus gros des conglomérats ("chaebols") qui dominent la 12ème économie mondiale. Dans ce contexte, la bonne santé de Samsung Electronics est capitale pour la Corée du Sud.

L'épidémie de coronavirus a semé le chaos dans les économies du monde entier et la Corée du Sud n'a pas été épargnée, entrant en récession pour la première fois en 17 ans du fait d'un effondrement des exportations.

L'économie sud-coréenne est très dépendante du commerce internationale, or ses exportations ont reculé de 13,6% sur un an au 2e trimestre, soit la baisse la plus forte depuis 1974.

Puces et écrans

Mais les mesures de confinement imposées dans de nombreux pays, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, ont dopé la demande en puces, les centres de données se montrant gourmands en mémoires DRAM pour faire face à la hausse des activités en ligne.

"La propagation du Covid-19 a entraîné des fermetures et des ralentissements de l'activité dans les magasins et les sites de production dans le monde entier mais l'entreprise a relevé le défi grâce à sa vaste chaîne d'approvisionnement mondiale", indique Samsung Electronics dans un communiqué.

1/5ème du PIB 

L'impact de la pandémie a par ailleurs été limité grâce "au renforcement des canaux de vente en ligne et une optimisation des coûts", ajoute-t-il. 

Le chiffre d'affaires mondial de Samsung représente un cinquième du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Les experts s'attendent à ce que les ventes de puces et d'écrans de Samsung continuent de progresser.

Les tensions diplomatiques et militaires entre Delhi et Pékin pourraient aussi faire les affaires du groupe sud-coréen, selon les analystes, qui pensent que les consommateurs indiens pourraient avoir le réflexe de se détourner des marques chinoises pour se rabattre sur les produits Samsung.

Réflexe antichinois en Inde

 "La croissance va probablement être tirée par les activités puces et écrans, deux produits très demandés pendant les phases de confinement", a déclaré à l'AFP Prachir Singh, analyste chez Counterpoint.

"Il y a une demande insatisfaite en Inde au moment où le pays se remet du confinement", a-t-il ajouté. "Or il y a certainement un sentiment antichinois dans l'esprit des consommateurs indiens, dont Samsung va probablement profiter."

Pour ce qui est des smartphones, Samsung avait pris une part de marché de 20% au premier trimestre, loin devant ses concurrents Huawei (17%) et Apple (14%), selon Counterpoint.

Les ventes mondiales avaient baissé de plus de 20% sur un an au premier trimestre, ce qui était leur plus mauvaise performance jamais enregistrée, selon la société Gartner, et ce en raison de l'impact de la pandémie sur la consommation.

La concurrence va s'intensifier

Les perspectives pour le second semestre demeurent incertaines "car si les confinements dans certains pays sont en train d'être levés, il y a une résurgence de cas dans certains pays", a déclaré Gloria Tsuen, de Moody's Investors Service.

La concurrence va s'intensifier car les fabricants vont vouloir compenser les faibles performances du premier semestre, selon elle.

Autre incertitude pour Samsung Electronics, son vice-président Lee Jae-yong, l'héritier du groupe, est actuellement rejugé dans le cadre du retentissant scandale de corruption qui avait provoqué la destitution et l'incarcération de l'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.

Il comparaît libre. Mais une éventuelle condamnation pourrait priver le groupe de son premier décisionnaire.

TL, avec AFP