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SAP: son emblématique patron passe la main

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Après 17 années au sein de l'entreprise, Bill McDermott quittera à la fin de l'année le géant allemand des progiciels qui pèse désormais 130 milliards d'euros.

C'est une longue page qui se tourne chez SAP. Son PDG emblématique depuis dix ans, Bill McDermott a annoncé son départ surprise pour la fin de l'année. Il sera remplacé par un duo formé par l'Américaine Jennifer Morgan et l'Allemand Christian Klein.

Bill McDermott restera dans l'entreprise jusqu'à la fin de l'année au poste de "conseiller", assurant ainsi une "transition en douceur", selon SAP. Le manager américain avait rejoint le géant du progiciel en 2002 et avait été nommé membre de la direction générale en 2008. Il est devenu PDG début 2010.

"Le moment est venu d'ouvrir un nouveau chapitre" pour l'entreprise, a tweeté l'homme de 58 ans. "Dix ans en tant que PDG, c'est long", a-t-il ajouté dans une déclaration, citée par des médias allemands. "Je passe la main à un moment où SAP est au maximum de ses capacités", a ajouté celui qui portait en permanence des lunettes fumées.

Selon certaines rumeurs, son départ ferait suite à l’entrée récente au capital du fonds activiste Elliott Management.

L'homme du cloud et des acquisitions

"Sans Bill McDermott, SAP ne serait pas l'entreprise qu'elle est aujourd'hui", a déclaré le président du conseil de surveillance de SAP, Hasso Plattner, saluant notamment les avancées du groupe ces dernières années dans le domaine du "cloud".

En effet, comme beaucoup d'autres éditeurs de logiciels professionnels, SAP a pris le virage du dématérialisé en passant d'un modèle de vente de licences à celui SaaS (software as a service). Avec un certain succès. Coté à l'indice-phare allemand Dax, SAP pèserait désormais 130 milliards d'euros. Selon des chiffres dévoilés vendredi, le chiffre d'affaires a augmenté de 13% au 3e trimestre par rapport à 2018, pour atteindre 6,8 milliards d'euros, et son résultat net a atteint 1,26 milliard d'euros (+30%). En 2018, ses revenus se hissaient à 24 milliards de dollars pour un bénéfice net de 4 milliards.

On doit également à Bill McDermott plusieurs acquisitions de grande envergure, comme Qualtrics pour 8 milliards de dollars, Concur (8,3 milliards) et SuccessFactors (3,4 milliards).

En avril dernier, le géant perdait également une figure forte, en la personne de Robert Enslin, un homme du sérail depuis 27 ans, patron de la branche cloud pour saisir une "opportunité externe". Son nom avait justement un temps envisagé pour succéder à Bill McDermott. Rappelons enfin que SAP a annoncé en début d'année un vaste plan social qui a conduit à 4400 suppressions d’emplois.

Olivier Chicheportiche avec AFP