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StopCovid: pour la Cnil, "il n'y a pas à choisir entre protection de la santé et protection de la vie privée"

Sur BFM Business, Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil, estime que l'application StopCovid est un dispositif "tout sauf anodin".

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (la Cnil) a tranché. L'application StopCovid - qui vise pour rappel à permettre à celles et ceux ayant téléchargé l'outil de savoir s'ils ont été en contact avec quelqu'un de contaminé - constitue un dispositif de santé publique. Mais il s'agit aussi d'une atteinte potentielle à la vie privée des Français.

Sur BFM Business ce lundi, dans l'émission "12 heure, L'heure H", la présidente de la Cnil Marie-Laure Denis estime que la polémique qui entoure cette application est légitime. 

"Cela me paraît sain dans un pays démocratique qu'il y ait un débat sur un dispositif qui est tout sauf anodin, qui a pour conséquence de conserver pendant un certain temps l'historique des personnes que vous avez rencontrées. Et donc il est normal qu'il y ait des questions qui soient posées. Qu'il y ait à la fois des questions juridiques, techniques, éthiques et politiques qui s'invitent dans le débat", estime la présidente de la CNIL.

Pour autant, l'autorité administrative, qui vient de rendre un avis sur les principes et le protocole technique de cette application, rappelle qu'il "n'y a pas à choisir entre la protection de la santé et la protection de la vie privée".

Question de garanties

"Ce qu'a dit la Cnil française, toutes les Cnil européennes l'ont dit", assure Marie-Laure Denis. "Le cadre juridique permet dans des circonstances exceptionnelles, uniquement dans des circonstances exceptionnelles telles que nous les connaissons, de déployer un dispositif automatisé de suivi des personnes pour pouvoir les alerter si elles ont été en contact avec une personne qui a été contaminée. Mais à condition qu'il y ait des garanties. Et ce que nous avons dit, (...) c'est que le projet qui nous a été présenté à ce stade présente un certain nombre de garanties", mais qu'il est nécessaire de les préciser.

Car, poursuit la patronne de la Cnil, "pour que cette application soit efficace", il faudrait, si elle était mise en oeuvre, "qu'elle repose sur la confiance. La confiance des utilisateurs dans la protection de leur vie privée", conclut-elle.

JCH