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Un opérateur français parie sur le forfait mobile totalement gratuit

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- - Adam Fagen - Flickr -CC

Blu, le nouveau service de l'opérateur Prixtel, lance un forfait avec des appels, sms et données totalement gratuit. En échange, ses utilisateurs devront se transformer en agent commercial.

L'opérateur aixois Prixtel a dévoilé mercredi Blu, un forfait mobile totalement gratuit, car financé par la publicité. Il vise principalement les jeunes de 15 à 25 ans. La marche à suivre est simple, à écouter le fondateur de Prixtel, David Charles, invité sur BFM Business ce jeudi. "Vous installez l'application Blu sur votre téléphone, vous devenez ainsi membre de la communauté. Vous recevez chez vous une carte SIM, que vous glissez dans votre téléphone, et vous disposez alors d'un forfait totalement gratuit".

Dans les services, il est coutume de dire que "quand c'est gratuit, c'est vous le produit". Ici en l'occurrence, Blu va réclamer en contrepartie que l'utilisateur joue le rôle d'agent commercial. Il devra remplir des "missions" comme répondre à des sondages, regarder des publicités, installer des applications. Ou encore tester une appli de jeu, puis raconter sur les réseaux sociaux à quel point ils l'ont apprécié. Et "si leurs amis sur Facebook installent également ce jeu, ils seront rémunérés".

Cette rétribution se fait sous forme "d'éclairs" que les utilisateurs peuvent convertir à leur guise en temps de communication, en sms, ou en data "4G et 4G+" à utiliser depuis la France ou l'étranger, garantit le fondateur.

Plus de missions = plus de forfait

Devra-t-on multiplier les missions chronophages pour obtenir deux minutes de communication? David Charles assure que les contreparties sont raisonnables. Il suffira de "répondre à deux sondages, de tester deux à trois applications et de partager l'expérience sur les réseaux sociaux deux à trois fois par mois". À la clé: un forfait "équivalent à la moyenne de communication mobile d'un Français", c'est-à-dire "cinq heures d'appels, les sms illimités et deux gigas de data".

Certes, les jeunes visés consomment bien davantage de données que la moyenne des Français, reconnaît David Charles. Les 18-39 ans sont 81% à surfer sur internet avec leur mobile plutôt qu'avec un ordinateur, selon l'Arcep. Un taux très supérieur à celui de leurs aînés. Et ils passent l'équivalent d'une journée entière par semaine vissés à leur smartphone. Là encore, bien davantage que les autres classes d'âge.

S'ils ont besoin de plus de datas, ou d'heures de communication, il leur faudra accepter plus de missions. "Ce sont eux qui construisent leur forfait", explique le fondateur.

"On est les premiers dans le monde à faire ça", assure-t-il. À vrai dire, Bouygues avait initié un service comparable en... 1999. Une époque où la minute de communication mobile se payait en francs et coûtait un bras. L'opération "Flocon" permettait d'obtenir une demi-heure d'appel gratuite à condition d'écouter un message publicitaire de dix secondes toutes les deux minutes. Bouygues n'a pas retrouvé d'archives sur l'opération, mais à l'Arcep, on se souvient que "Flocon" avait fait un flop.

N.G.