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Après 25 ans de service, le SMS est-il déjà voué à disparaître?

VIDÉO - En un quart de siècle, le SMS s'est imposé dans notre vie quotidienne grâce à la téléphonie mobile. Mais avec les réseaux sociaux et les applis de messagerie, son usage baisse, malgré les forfaits illimités.

En 25 ans, le SMS a remporté de grandes victoires qu’on n’imaginait pas lors de son apparition. Il a vaincu les cartes postales en simplifiant les échanges, ce qui conduit notamment la Poste à trouver de nouvelles missions à ses facteurs. Il a ensuite pris le dessus sur les appels téléphoniques en passant à l’illimité, mais aussi en permettant d’envoyer des messages sur d’autres réseaux téléphoniques que le sien. Après un quart de siècle d’existence - déjà, diront certains -, l’usage de ces messages électroniques périclite doucement malgré les 200 milliards de SMS envoyés en moyenne chaque année par les Français.

Pour les fêtes de fin d’année, presque tous les possesseurs de téléphone mobile se plient à un rite devenu désormais immuable: l’envoi d’un SMS pour souhaiter ses vœux à ses proches. Mais en janvier 2017, 94,9 millions de SMS ont été envoyés en France, soit un recul de 6% par rapport à 2016. La chute avait démarré en 2016 avec une baisse de 14% du nombre de SMS envoyés par rapport à 2015. Ironie du sort, le premier SMS a été envoyé par un ingénieur de Vodafone à son patron pour lui souhaiter "Merry Christmas".

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N’imaginons pas que les Français reviennent aux cartes de vœux en carton ou passent un coup de fil à leurs proches. Désormais, les SMS sont concurrencés par des adversaires bien plus coriaces: Facebook Messenger, Skype, WhatsApp, Wechat, Telegram. Pour gagner des parts de marché, les réseaux sociaux et les applis de VOIP (voix sur Internet Protocol) n’ont rien fait de plus que de proposer les mêmes fonctionnalités que leur ancêtre, mais en beaucoup mieux.

Le coup a été rude pour les opérateurs. En 2011, selon l'observatoire de l'Arcep, la vente de SMS et MMS rapportait 2,6 milliards d'euros aux opérateurs mobiles. Depuis qu'ils ont été intégrés dans les forfaits, les SMS en illimité ne sont plus une source de revenus en tant que tels, et ne sont plus un produit d'appel pour attirer les clients.

Malgré tout, les opérateurs ne jettent pas l’éponge face à ces applications. Ils misent sur le RCS (Rich Communication Service). Cette norme mise au point par la GSM Association permet d’échanger tous types de fichiers (textes, PDF, GIF, photos, sons, vidéos…), propose des discussions de groupe, permet de savoir si un message a été lu et à quel moment, et même d’obtenir des statistiques sur les discussions qui ont été tenues. Des fonctions qui sont destinées à retenir le grand public, mais surtout à attirer les entreprises qui pourront utiliser le RCS avec leurs clients ou en interne.

Les constructeurs de smartphones sous Android et Windows Phone comme Google, Microsoft, Samsung, LG, Nokia, Huawei ou Sony voient eux aussi le RCS comme un service à valeur ajoutée qui leur offrira une nouvelle arme contre leur concurrent commun, Apple qui avec iMessage dispose d’une messagerie aussi efficace qui a même inspiré le RCS. Car, contrairement au SMS qui est universel, le RCS nécessite d’obtenir un appareil compatible. Un peu comme iMessage qui ne fonctionne qu’entre possesseurs d’iPhone.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco