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Trois exemples de crypto-monnaies (vraiment) utiles

VIDEO - Tout le monde parle de "blockchain", mais qui en comprend vraiment l'impact de cette technologie dans la vie réelle? Voici trois exemples de crypto-monnaies avec des applications concrètes pour les citoyens et les entreprises.

C'est peu dire que les crypto-monnaies concentrent l'attention médiatique depuis la fin de l'année 2017. L'Estonie annonçait ainsi an août dernier lancer une crypto-monnaie d'Etat, provocant l'ire de la Banque centrale européenne. Fin décembre, une entreprise de thé glacé "Long Island Iced Tea" changeait de nom pour "Long Blockchain" et prenait plus de 120% en Bourse dans la journée, sans aucune évolution technique à présenter. Plus récemment, l'entreprise Kodak déclarerait développer sa propre blockchain avec pour objectif la gestion de la rémunération et des droits d'auteurs des photographes. 

"Lancer sa propre crypto-monnaie" est bien la mode du moment pour faire parler de soi. Mais si certaines sociétés peu scrupuleuses profitent de l'engouement créé par le mot "blockchain", sans réelles innovations technologiques, d'autres travaillent sur des projets qui pourraient avoir un impact réel pour les internautes et les entreprises.

Exemple avec Civic, une crypto-monnaie spécialisée dans la sécurisation et certification de l'identité des citoyens et des entreprises. En utilisant la blockchain Ethereum (la deuxième plus importante crypto-monnaie après le bitcoin), elle permet de délivrer en quelques secondes une carte d'identité numérique "officielle" permettant de s'authentifier pour des transactions bancaires, une réservation d'avion ou tout type de procédure administrative, souvent chronophage. Cette technologie permettrait, de plus, une protection efficace contre l'usurpation d'identité, selon ses fondateurs. 

On peut aussi citer le projet "Stellar Lumens", une organisation à but non-lucratif, dont l'objectif est de permettre à tout un chacun d'envoyer une somme d'argent à n'importe qui sur la planète, peu importe la devise. La transaction prendra trois à cinq secondes. Le temps qu'il faut pour être validée par la blockchain. De plus, le réseau se chargera de trouver le meilleur taux de change possible et les frais de transaction seront quasi nuls. La valeur de la crypto-monnaie liée à ce projet s'est d'ailleurs envolée ces derniers mois, suite à la signature d'un partenariat avec le géant IBM. Les porteurs du projet mettent un point d'honneur à développer leur activités dans les pays émergents, où les frais bancaires sont souvent excessivement élevés au regard des salaires.

Enfin, les ingénieurs derrière la crypto-monnaie iExec proposent de créer un marché décentralisé des infrastructures informatiques où les utilisateurs mettent en commun leurs ressources (processeurs, serveurs, disques durs) et les monétisent. Vous êtes une jeune pousse en intelligence artificielle et vous avez besoin de grosses capacités de calcul informatique pour faire tourner votre algorithme ? Utilisez la puissance d'ordinateurs à l'autre bout de la planète, quand il fait nuit et qu'ils ne sont pas en service. Cette start-up s'est notamment faite remarquer en avril dernier en bouclant une ICO de 12 millions de dollars en moins de 3 heures. À l'époque, il s'agissait de la 5ème plus importante levée de fonds en crypto-monnaies de l'histoire. Point important, basée à Lyon, c'est l'une des rares crypto-monnaie française. À l'origine du projet, on retrouve des chercheurs de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) et du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). 

Le marché de ces "monnaies virtuelles", représente aujourd'hui plus de 700 milliards de dollars, contre moins de 17 milliards au premier janvier 2017. Une progression de quelques 4000% qui s'est nettement accélérée depuis la fin du mois de novembre dernier, profitant de l'arrivée de nombreux curieux sur les plateformes d'échanges ainsi que d'une certaine reconnaissance du monde financier. Si le cours du bitcoin a su entretenir la ferveur des crypto-enthousiastes depuis sa création en janvier 2009, ce sont les "altcoins", les autres monnaies virtuelles, qui attirent de plus en plus les investisseurs et spéculateurs depuis maintenant plus d'un mois. La part que représente le bitcoin se diluant à moins de 33% de la capitalisation totale du marché, contre plus de 55% en début d'année 2017. Le site le plus complet sur le sujet, Coinmarketcap, en recense 1.426 en ce début d'année. 

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Tom Mery