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Fiscalité immobilier

Dans quelles villes la taxe foncière a-t-elle le plus augmenté?

Paris numéro 1 des hausses sur 10 ans

Paris numéro 1 des hausses sur 10 ans - Eric Feferberg - AFP

EXCLUSIF - Entre 2013 et 2018, toutes communes confondues, la taxe foncière a progressé de près de 11%. Mais sur 10 ans, la hausse moyenne atteint 35%. Et dans certaines villes, les propriétaires font face à une envolée spectaculaire de la fiscalité locale.

Les propriétaires craignaient que les collectivités, amputées des recettes de la taxe d'habitation, se rattrapent sur la taxe foncière. Pour l'instant, la majorité d'entre eux peuvent se sentir soulagés. L'Observatoire de l'Union nationale des propriétaires immobiliers sur les taxes foncières, que nous avons pu consulter en exclusivité, montre en effet qu'entre 2018 et 2019, le taux de la taxe foncière n'a progressé que de 1,9%. Cette augmentation est certes supérieure à l'inflation, mais comme l'observe l'UNPI, la taxe foncière a, depuis trois ans, tendance à augmenter moins vite que par le passé. L'étude pointe "plusieurs baisses notables": à Nice (-4,5%), à Nîmes (-2,4%) et à Argenteuil (-1,4%).

Le ralentissement de 2019 est certainement lié à la proximité des élections municipales. Il a souvent été constaté un ralentissement en années préélectorales et électorales. C'est pourquoi l'UNPI lance un appel aux maires de France pour s'engager par écrit à ne pas augmenter la fiscalité locale pendant leur prochain mandat s'ils devaient être élus ou réélus. Et prend bien soin d'analyser les évolutions sur des périodes plus longues.

Lille en tête des hausses sur 5 ans

Entre 2013 et 2018, la progression de la taxe foncière est bien plus importante. Elle a augmenté de 10,8% en moyenne, soit près de trois fois plus que l'inflation sur la période. Les départements qui ont le plus augmenté leur taux sur la période sont les Yvelines (+73,4%), le Val-d’Oise (+35,5%) et Essonne (+34,8%).

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Les propriétaires lillois sont les plus mal lotis. Dans la capitale des Hauts-de-France, la taxe foncière a augmenté de 23,8%. "C’est la conséquence d’une forte hausse du taux communal alliée à une progression de plus de deux points du taux départemental sur la période", précise l'UNPI. Viennent ensuite Nice (+23,2%) "à la suite de l’instauration en 2018 d’un nouveau taux au profit de la métropole Nice-Côte-d’Azur", et Nantes (+18,3%) "en raison du nouveau taux prélevé au profit de Nantes-Métropole alors que la ville ni le département n’ont modifié leur taux". De l'autre côté du spectre, les villes où la taxe foncière a le moins progressé sont Caen (+2,12%), Saint-Etienne (+4,42%) et Le Havre (+4,47%).

Toutes communes confondues, c'est Ortale, en Haute-Corse qui détient le record de la plus forte hausse sur 5 ans. La taxe foncière y a quasiment doublé entre 2013 et 2018 (+92,6%). Plan-de-Cuques, dans les Bouches-du-Rhône, détient à l'inverse, le record de la plus forte baisse (-41,3%).

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Paris numéro 1 des hausses sur 10 ans

Sur 10 ans, la taxe foncière a progressé de 34,7% en moyenne, soit une progression 3,5% plus forte que l'inflation sur cette même période de 2008-2018. Les trois villes où la taxe foncière a le plus augmenté sur la période sont Paris (+80,9%) Argenteuil (+64%) et Nantes (+54,9%). Celles où elle a le moins augmenté sont Aix-en-Provence (+17,9%), Caen (+20,1%) et Reims (20,8%).

En dehors des grandes villes, le record à la hausse est Bouqueval dans le Val d’Oise (+197%). Celui à la baisse est à Plan-de-Cuques dans les Bouches-du-Rhône avec un repli de 39,7%.

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Inquiétudes sur la base de calcul

Il y a un autre élément d'inquiétude pour les propriétaires. Il porte, non pas sur les hausses décidées par les élus locaux, mais sur la base de calcul. Le socle qui va déterminer la taxe foncière, ce qu'on appelle les "valeurs locatives". Des valeurs obsolètes puisqu’elles datent des années 70.

Une grande révision nationale doit avoir lieu officiellement en 2026, mais elle a déjà commencé localement avec des effets considérables sur certaines taxes foncières. En Isère, par exemple, l'UNPI rapporte que des contribuables ont vu la base de leur imposition augmenter de 40% cette année.

Par Marie Coeurderoy et Diane Lacaze

Qualite-Logement.org