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Immobilier: et si Paris plafonnait ?

Les réseaux d'immobilier de luxe ont fait de belles ventes en 2018.

Les réseaux d'immobilier de luxe ont fait de belles ventes en 2018. - -

L’indicateur Immoscan-Je rêve d’une Maison note un recul des prix pour la première fois depuis un an.

Une réelle surprise qui demandera confirmation, mais l’indicateur Immoscan-Je rêve d’une Maison est formel. Il analyse de manière automatique toutes les annonces publiées sur Internet et constate une baisse de 0,9% sur le prix moyen des appartements proposés à la vente sur le web en novembre à 12210€/m2, avec une échelle qui va de 8650€/m2 en moyenne sur le 19ème arrondissement à 17050€/m2 sur le 6ème arrondissement. « Pour la première fois depuis un an, les prix demandés par les vendeurs marquent un coup d’arrêt » dit Immoscan, « cette légère inflexion marque-t-elle un ajustement de marché ? Les candidats à l’achat en tout cas sont toujours aussi nombreux, mais on peut remarquer que le prix des appartements les plus intéressants (ceux qui se vendent en moins de 7 jours) reste quasiment stable avec une hausse de 0,2% (11 620€/m2 en novembre contre 11 600€/m2 en octobre »

Dans le top 3 des arrondissements les plus chers de la capitale, on retrouve les 6ème, 7ème et 8ème avec des prix/m2 de respectivement 16 530€/m2, 15 920€/m2 et 14 880€/m2. Immoscan constate aussi « le maintien d’une très forte demande côté acquéreurs qui n’hésitent pas à se positionner rapidement lorsqu’ils ont enfin trouvé l’appartement qui leur correspond. Au total en novembre, 43,8% des appartements mis en vente se sont vendus en moins de 28 jours contre 46,0% au mois d’octobre ». C’est bien du côté des propriétaires qu’il s’est passé quelque chose : «Après une hausse ininterrompue depuis le début de l’année, le prix/m2 demandé par les propriétaires vendeurs baisse de façon significative pour s’établir à 12 210€/m2. Le top 3 des arrondissements où les prix demandés sont les moins chers de Paris sont les 19ème, 20ème et 13ème avec des prix respectifs de 8 650€/m2(+0,5% par rapport à octobre), 8 910€/m2 (+1,8%) et 9 480€/m2 (-4,0%). Rive gauche, le 6ème arrondissement caracole toujours en tête avec un prix/m2 demandé qui pointe à 17 050€/m2 mais enregistre tout de même une forte correction à la baisse par rapport au mois d’octobre (-6,5%).

Des vendeurs moins exigeants

Conclusion de ces vases communicants : certains acheteurs commencent aujourd'hui à s'orienter vers des arrondissements moins chers, ensuite certains vendeurs anticipent sans doute une hausse des taux et considèrent que c'est le moment vendre, et se font donc moins fermes sur les prix. On ne peut pas non plus exclure un effet très particulier sur la capitale lié aux scènes d’émeutes de ces derniers week-end, car les notaires, dans leur dernière livraison sur l’année 2018, n’anticipaient aucun ralentissement particulier de ce marché parisien : alors que les derniers chiffres témoignaient d'un rééquilibrage des évolutions de prix entre la région de Paris et le reste du pays, l'Île-de-France semblait de nouveau creuser l'écart, les notaires s'attendant à une hausse de plus de 5% au dernier trimestre par rapport à un an plus tôt. Plus largement, les experts immobiliers restent positifs sur Paris comme sur les autres « ville-monde » de la planète, portées par la mondialisation et la multiplication des déplacements touristiques. Reste la conjoncture immédiate et cet indicateur Immoscan qui pourrait augurer d’une pause.