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Immobilier : « la baisse des taux devrait se confirmer »

Image d'illustration - agence immobilière de Toulouse

Image d'illustration - agence immobilière de Toulouse - Pascal Pavani - AFP

Les crédits immobiliers se rapprochent de leur plus bas historique. Et cela n’est pas prêt de remonter…

Doucement mais surement, les taux d’intérêt des crédits immobiliers s’approchent de plus en plus de leur minimum historique de novembre 2016. Ils s’établissent ainsi à 1,35% en moyenne, contre 1,39% en mars 2019. Mieux, pour le 11ème mois consécutif, ils sont même inférieurs au rythme de l’inflation, selon l'observatoire Crédit Logement/CSA. « La baisse des taux, qui s’est traduite par un meilleur accès à la propriété immobilière, est une très bonne nouvelle pour le marché immobilier » souligne Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du management des services immobiliers. Voici les taux de crédit moyens en avril 2019 :

10 ans 1,09 %

20 ans 1,27 %

25 ans 1,49 %

« Nous avons tout lieu de croire que les taux d’intérêts vont rester à un niveau proche dans les prochaines années » commente Henry Buzy-Cazaux. « On observera probablement quelques hausses ou quelques baisses, mais cette tendance devrait se confirmer ». La faute à la Banque centrale européenne qui maintient des taux directeurs très bas pour encourager les prêts aux consommateurs.

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Pour autant, ces crédits très abordables ne sont pas que des bonnes nouvelles. D’abord, ils font mécaniquement grimper les prix. Mais ils font aussi baisser le taux d’usure, ce taux d'intérêt maximum facturé à ceux qui souscrivent un crédit immobilier. Or, un emprunteur à risque (en raison de son âge, par exemple) pourrait ne pas trouver un crédit adapté : l’assurance réclamée par les banques dépasserait, dans certains cas, le taux d’usure.

Par ailleurs, ces taux bas ne suffisent pas à permettre l’accès au logement, en raison de l’inflation immobilière. « Les aides au logement ont été réduites et les prêts à taux zéro ont été divisé par deux dans les zones non-tendues, alors que de nombreuses personnes ont encore besoin de l’aide de la collectivité » souligne Henry Buzy-Cazaux. « La baisse des taux pourrait faire oublier que beaucoup reste à faire pour dynamiser l’offre. »

Résultat, les durées d’emprunt s’allongent. Le délai moyen est supérieur d'environ deux ans et demi à ce qu'il était en 2014. « Les taux bas ne suffisent pas à encaisser la hausse continue des prix de l’immobilier » renchérit Henry Buzy-Cazaux. « Les banques concèdent désormais des prêts à 25 ou 30 ans, voire 35 ans, car sans cette concession, les dossiers ne passent pas malgré la baisse des taux. » Le revers de la médaille en somme.