« Le moment des actions de rendement est arrivé »

Si depuis le début 2019, les marchés actions affichent des performances à 2 chiffres, dans les indices, une forte disparité se creuse entre les actions de croissance et les autres. Entretien avec Marc Girault, directeur de la gestion de HMG.

Le CAC 40 gagne plus de 20% depuis le début de l’année, Wall Street accumule les records, dans ce contexte comment faut-il arbitrer son portefeuille ?

Marc Girault, directeur de la gestion de HMG. Nous sommes dans un contexte de taux bas, les banques centrales vont continuer à garder leurs politiques monétaires accommodantes, mais pour autant, les investisseurs continuent d’acheter des obligations avec un rendement neutre ou négatif. Ils se détournent des actions qui offrent un rendement élevé et des perspectives de plus-values à long terme. Il y a les vedettes et les autres, LVMH ou Airbus gagnent 50% depuis le début de l’année alors que d’autres font du surplace ou sous performent fortement le CAC 40.

Dans ce contexte, vers quelles valeurs faut-il s’orienter ?

Marc Girault, directeur de la gestion de HMG. Nous sommes dans un marché à 2 vitesses, et le moment des actions de rendement est arrivé ! Quand vous regardez des valeurs comme Total, Saint-Gobain ou encore les foncières de commerce, elles sont totalement délaissées et ce n’est pas normal. Elles sont bien gérées, elles profitent des taux bas, et surtout elles offrent un très bon rendement de l’ordre de 5 à 7%. Au bout de 10 ans par exemple, un actionnaire de Total perçoit 50% de son action sous forme de dividende ! Depuis septembre, on aperçoit un retournement sectoriel et ce n’est probablement que le début.

Les valeurs de rendement sont souvent cycliques, comment aborder vous le ralentissement économique ?

Marc Girault, directeur de la gestion de HMG. Quand vous regardez les valorisations et le PER, elles sont sous valorisées, beaucoup de mauvaises nouvelles sont déjà dans les cours. Donc nous pensons qu’elles baisseront moins que certaines valeurs de croissance qui se paient 30 fois les bénéfices, si le marché devait se retourner.

Sommet BFM Business avec AFP