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Les bourses terminent bien après une semaine agitée

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- - Bryan R. Smith / AFP

Les propos du patron de la Fed ont eu un effet immédiat: Wall Street et les Bourses européennes ont terminé en nette hausse vendredi.

Jerome Powell redonne de la vigueur aux Bourses mondiales. Le patron de la Fed a affirmé ce vendredi à Atlanta que face à l'inflation modeste et aux inquiétudes des marchés vis-à-vis d'un ralentissement économique, la Fed serait «patiente en évaluant comment l'économie évolue». Il a également réaffirmé avec force l'indépendance de l'institution.

«La politique monétaire n'est pas sur une trajectoire pré-établie», a ainsi assuré le patron de la Fed. «Nous sommes toujours préparés à changer le cours de notre politique monétaire de façon significative si nécessaire», a poursuivi le président de la banque centrale.

Dans le sillage de ces déclarations, Wall Street qui avait ouvert vendredi dans le vert après de bons chiffres américains sur l'emploi, a terminé en forte hausse. Le Dow Jones Industrial Average a bondi de 3,29% à 23.433,16 points, tandis que le Nasdaq a avancé de 4,26% à 6.738,86 points et l'indice élargi S&P 500 a gagné 3,43% à 2.531,94 points. Jerome Powell «a dit exactement ce que le marché voulait entendre», a réagi Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Le patron de la Fed a relevé que les données économiques récentes restaient solides, soulignant les fortes créations d'emplois (320.000) annoncées vendredi aux Etats-Unis pour le mois de décembre, un sommet depuis dix mois. Le taux de chômage reste lui sous la barre des 4%.

«Nous avons aussi des salaires qui continuent à augmenter graduellement ce qui est bienvenu et ce qui ne soulève pas d'inquiétude du côté de l'inflation», a encore indiqué Jerome Powell. Le salaire horaire moyen a enregistré une hausse de 0,4% en décembre, sa plus forte progression depuis août, et de 3,2% sur un an.

Le président Trump s'est chaudement félicité vendredi des «formidables chiffres» de l'emploi qui «ont surpris beaucoup de gens» et qui «ont de toute évidence un fort impact sur les marchés boursiers». «Cela a beaucoup à voir avec le retour des entreprises sur le territoire américain», a-t-il assuré.

Jerome Powell a néanmoins pris acte des inquiétudes des marchés alors que la Bourse de Wall Street s'est montrée hyper-nerveuse depuis quelques mois. Il a attribué au ralentissement chinois, accentué par les tensions commerciales avec Washington, la récente baisse de la progression de l'activité manufacturière aux Etats-Unis qui fait craindre que la croissance américaine a atteint un pic.

Jerome Powell a aussi vigoureusement défendu l'indépendance de la Réserve fédérale, qui a été sous le feu des critiques du président Donald Trump. Le patron de la Fed a assuré qu'il tiendrait bon et qu'il ne donnerait pas sa démission si le président des Etats-Unis le lui demandait. Jerome Powell a en effet essuyé de très nombreuses attaques de la part de Donald Trump qui lui reproche les hausses de taux d'intérêt. Quatre en 2018.

L'hôte de la Maison Blanche voit les relèvements monétaires comme une erreur nuisant à sa politique économique, un avis partagé par de nombreux investisseurs et économistes qui jugent que la Fed ne voit pas les signes de ralentissement que commence à donner la première économie mondiale.

Les bourses européennes terminent en hausse

Les propos du patron de la Fed ont aussi eu un impact sur les bourses européennes, soutenues également par le rapport solide sur l'emploi américain et les annonces rassurantes en provenance de Chine. Ainsi, Paris a gagné 2,72% à 4.737,12 points. A Francfort, le Dax a bondi de 3,37% à 10.767,69 points. La Bourse de Londres a avancé de 2,18%, l'indice FTSE-100 des principales valeurs clôturant à 6.838,24 points. Même tendance pour les autres bourses européennes qui clôturent, pour la majeure partie, sur une hausse de plus de 2%.

«Jerome Powell a énormément rassuré sur sa flexibilité», a réagi Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «Il a réintroduit dans l'esprit des investisseurs le fait que, s'il le fallait, y compris à cause des conditions de marchés, la Fed interviendrait» pour soutenir l'économie.

Des marchés rassurés également par les négociations engagées entre Washington et Pékin pour mettre fin à la guerre commerciale qui les oppose depuis des mois. Des négociateurs des Etats-Unis vont se rendre en Chine lundi et mardi pour le premier tête-à-tête entre les deux puissances depuis la rencontre de début décembre entre Donald Trump et Xi Jinping. Le président américain a une nouvelle fois affiché son optimiste ce vendredi: «Je pense que nous pouvons conclure un accord avec la Chine» a-t-assuré.

Sandrine Serais