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À Davos, Theresa May tente de rassurer le monde des affaires

La Première ministre britannique a tenté de rassurer à Davos.

La Première ministre britannique a tenté de rassurer à Davos. - FABRICE COFFRINI / AFP

Au forum économique mondial de Davos, la Première ministre britannique a expliqué que son pays allait rester “ouvert aux entreprises et au talent” une fois le Brexit définitivement acté.

Sa venue était particulièrement attendue. La Première ministre britannique a cherché à se montrer rassurante ce jeudi à Davos, affirmant que son pays resterait "ouvert aux entreprises et au talent", alors que plusieurs banques prévoient de déplacer des milliers d'emplois hors de la City en raison du Brexit. "Les entreprises, grandes ou petites, constituent l'épine dorsale de nos économies. C'est pourquoi le Royaume-Uni est, et sera toujours, un pays ouvert aux affaires, ouvert aux investissements dans nos entreprises, infrastructures, universités. Ouvert à ceux qui veulent acheter nos biens et services. Et ouvert au talent et aux opportunités", a déclaré Theresa May au forum économique mondial de Davos (WEF).

La cheffe du gouvernement conservateur s'exprimait deux jours après avoir exposé sa stratégie pour les négociations sur la sortie de l'Union européenne, marquée par le choix de quitter le marché unique. Elle a une nouvelle fois assuré que le Royaume-Uni ne tournait pas le dos à ses amis européens mais qu'il avait seulement choisi de "pouvoir prendre ses propres décisions" et de "s'ouvrir encore plus au monde".

Elle a surtout voulu rassurer le monde des affaires en affirmant que le Royaume-Uni allait rester la "grande nation marchande globale qu'elle est par instinct". Interrogé par l'AFP à Davos, son ministre des Affaires étrangères Philip Hammond a déclaré "espére(r) que ce discours va rassurer les investisseurs".

Des menaces de délocalisations

Plusieurs banques ont évoqué ces deux derniers jours une délocalisation d'une partie de leurs activités face au risque de perdre le "passeport européen" qui leur permet de faire des affaires dans les 28 pays de l'UE avec la seule licence britannique. Mercredi, la banque britannique HSBC a ainsi confirmé qu'un millier d'emplois de son activité de banque d'investissement à Londres devraient être déplacés à Paris. Le patron de la banque JPMorgan Jamie Dimon a lui évoqué le déménagement de 4.000 postes.

"Il semble qu'il y aura plus de mouvement de postes que nous ne l'aurions souhaité", a-t-il déclaré à l'agence Bloomberg. Quant à la banque américaine Goldman Sachs, le quotidien allemand des affaires Handelsblatt affirme qu'elle veut transférer 3.000 postes vers l'Europe ou New York.

Alors que l’accord commercial que Theresa May veut négocier avec l’UE pour l’après Brexit n’est pas encore clair, le député européen Guy Verhofstadt, le "référent Brexit" pour le Parlement européen, a souligné que les jours où Londres pouvait se servir "à la carte" étaient finis, dans une tribune du quotidien britannique The Guardian.

"C'est une illusion de penser que le Royaume-Uni pourra quitter l'UE et ensuite choisir de réintégrer les meilleurs aspects du projet européen -comme par exemple réclamer zéro droits de douane vers le marché unique- sans accepter les obligations qui vont avec", a-t-il écrit, espérant que "les Britanniques comprendront que c'est totalement inacceptable du point de vue des contribuables européens".

P.L avec AFP