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Accord commercial UE/Etats-Unis : Emmanuel Macron fixe ses conditions

L'UE et les Etats-Unis ont convenu en juillet 2018 d'une trêve des hostilités commerciales.

L'UE et les Etats-Unis ont convenu en juillet 2018 d'une trêve des hostilités commerciales. - Donald Miralle / Getty Images North America / AFP

Le président français a fixé les conditions auxquelles la France serait prête à approuver l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis.

Des années qui le projet étaient sur la table, des mois que les discussions sont suspendues. Emmanuel Macron a assuré que les précédentes négociations avec Washington sur le traité de libre-échange transatlantique devaient être définitivement abandonnées. « Ce mandat est obsolète » a assuré ce vendredi le Chef de l'Etat. La reprise des négociations entre l'Europe et les États-unis pour une nouvelle version du Tafta, était à l'ordre du jour du sommet européen à Bruxelles.

L'Union Européenne et les Etats-Unis s'efforcent depuis des mois de concrétiser une entente commerciale annoncée en juillet dernier par le président américain et le chef de la Commission européenne, notamment en négociant un accord commercial limité aux biens industriels.

Le chef de l'Etat a ainsi fixé les conditions auxquelles la France serait prête à approuver l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis: la présence de garanties environnementales et l'exclusion de l'agriculture, contrairement à ce que souhaitent les Américains.

Donald Trump réitère ses menaces de taxes sur l'industrie automobile

L'annonce d'une possible entente commerciale avait permis une trêve dans les tensions entre les deux parties au moment où Donald Trump menaçait de taxer lourdement l'industrie automobile européenne. Depuis, l'absence d'avancées dans les discussions a conduit le président américain a réitéré ses menaces ces dernières semaines. « Si nous ne trouvons pas un accord, nous imposerons des tarifs douaniers » sur les voitures, avait-il annoncé fin février.

Des menaces qui font trembler l'Allemagne. Berlin veut à tout prix échapper à des taxes sur le secteur automobile, secteur vital pour l'économie du pays. Mais Paris freine l'ouverture de négociations par crainte de réveiller les opposants au libre-échange en pleine crise des « gilets jaunes » et à quelques semaines seulement des européennes.

« Je ne suis pas favorable à ce qu'on ait des nouveaux accords commerciaux, qu'elle qu'en soit la forme, avec qui que ce soit si on le fait avec des partenaires qui n'ont pas les mêmes exigences climatiques que nous », a ainsi indiqué le président français, faisant référence aux Etats-Unis qui ont quitté l'Accord de Paris sur le climat.

« La deuxième chose, c'est la réciprocité en terme d'ouverture des marchés publics », a-t-il souligné. La Commission souhaite en effet relancer une de ses anciennes propositions: un instrument destiné à promouvoir la réciprocité sur les marchés publics internationaux. Un domaine où les Etats-Unis, et la Chine, sont très protectionnistes, contrairement à l'UE.

La Commission européenne avait publié en janvier son plan pour négocier un accord commercial avec les Etats-Unis, une étape importante pour éviter une guerre des droits de douane entre les deux blocs. « Ce n'est pas un accord traditionnel de libre-échange (...) c'est une proposition limitée mais importante sur les droits de douane des produits industriels », avait alors déclaré la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.

Contrairement au souhait de Washington, Bruxelles avait réitéré son refus catégorique d'y inclure l'agriculture. Emmanuel Macron confirme donc que cette condition n'est pas négociable.

Sandrine Serais