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Accord entre la Grèce et le reste de la zone euro

La zone euro a trouvé un accord sur la prolongation de l'aide financière.

La zone euro a trouvé un accord sur la prolongation de l'aide financière. - Olivier Marin - AFP

La Grèce et les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus vendredi à un accord pour prolonger de quatre mois du plan d'aide international. Mais ce n'est pas sans contreparties.

Alors qu'il paraissait inextricable, le dossier grec a trouvé une issue. La Grèce et les ministres de la zone euro ont trouvé un accord sur une prolongation de quatre mois du plan d'aide. 

"C'est un résultat très positif", a déclaré Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe. Selon lui, cette prolongation permettra de négocier avec Athènes un nouveau dispositif. Par ailleurs, il a ajouté que, non seulement, la Grèce a réaffirmé son engagement à honorer toutes ses échéances de dette, mais qu'elle s'engageait à ne pas revenir sur les mesures mises en oeuvre.

Le commissaire européen en charge de l'Euro, Valdis Dombrovskis, a confirmé via Twitter, précisant que le pays va devoir présenter "une liste de réformes".

Le projet d'accord sur la Grèce exige, en effet, d'Athènes l'envoi d'ici lundi à l'Eurogroupe d'une liste
des mesures prévues d'ici la fin du plan d'aide international. Athènes s'engage à donner la priorité aux réformes les plus consensuelles. Pour Yanis Varoufakis, ministre des Finances, la Grèce laisse "le mémorandum derrière elle et devient coauteur des réformes"

"Nous avons franchi une étape importante"

"Le nouveau gouvernement grec présentera son propre programme de réformes pour la prochaine étape intermédiaire, en mettant l'accent sur celles qui représentent un terrain d'entente (avec l'UE, ndlr), à savoir la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption, la reconstruction de l'administration publique, et la réponse à la crise humanitaire", a indiqué une source gouvernementale. "Nous avons évité des mesures récessionnistes".

La zone euro se prononcera ensuite sur ce paquet de mesures, probablement par téléconférence, a laissé entendre le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. "Nous avons franchi une étape importante. Il en reste d'autres jusqu'au 28 février (date initiale de la fin du programme grec, ndlr). Il en restera beaucoup d'autres", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, La BCE a précisé qu'elle ne jugeait pas nécessaire de mettre en place des mesures de contrôle des capitaux en Grèce après cet accord. Il s'agissait, en effet, d'un scénario prévu par l'institution en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. Elle annonce qu'elle est prête à accepter de nouveau les titres grecs comme garantie lorsqu'elle jugera que le plan d'aide sera probablement mené à terme.

Inimitié était palpable

En milieu d'après-midi, un responsable gouvernemental grec avait déjà annoncé: "il y a un accord initial sur un projet de texte conjoint entre les partenaires institutionnels, qui est en train d'être présenté à l'ensemble des ministres".

Pour aboutir à ce document, d'intenses tractations ont eu lieu en amont de la réunion de l'Eurogroupe, qui a été débuté avec plus de trois heures de retard. Une médiation avait été menée par la zone euro, le FMI et la Commission européenne avec les ministres allemand et grec des Finances, Wolfgang Schäuble et Yanis Varoufakis, dont l'inimitié était palpable.

En cas de nouvel échec, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait réclamé la réunion en urgence d'un sommet européen dimanche. Un scénario refusé dans l'immédiat à Bruxelles. Avant, "on doit aller au bout de toutes les options au sein de l'Eurogroupe", avait indiqué une source européenne. "Tout sommet de l'euro devrait être préparé de manière approfondie pour faciliter une issue positive pour tous les pays de la zone euro", avait-elle insisté.

D. L. avec agences