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Accord Etats-Unis/Chine: "le coeur du sujet n'est pas abordé", juge Montpensier Finance

Pour Wilfrid Galand, directeur stratégiste, le coeur de la rivalité sino-américaine est absent de cet accord commercial qui sera par ailleurs compliqué à mettre en place.

La trêve commerciale signée ce mercredi entre Washington et Pékin n'est qu'un début, un tout petit début, estime sur le plateau de Good Morning Business, Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Finance.

"C'est vrai qu'il y a pas mal de choses qui n'existent pas ou en tout cas aujourd'hui, on a l'impression que ça n'existe pas. Par exemple, le coeur de la rivalité sino-américaine c'est justement le modèle de développement chinois qui est de s'appuyer sur un tissu d'entreprises publiques extrêmement dense et très aidé par l'Etat pour, selon le fameux discours de Xi Jinping d'octobre 2017, qu'en 2049 au centenaire de la République populaire de Chine, la Chine retrouve sa première place mondiale. La première puissance mondiale doit être la puissance chinoise en 2049".

Et de poursuivre: "C'est ce qui a mis le feu aux poudres d'une certaine façon et donc le coeur de la chose, ce modèle de développement, cette rivalité stratégique n'est pas effectivement traitée dans cette phase 1, on a plus l'impression d'un accord très mercantiliste" qui permettra à Donald Trump de réduire le déficit américain, "une marque de faiblesse" pour le président américain. Mais "le coeur du sujet n'est pas abordé".

Wilfrid Galand émet également des doutes sur la mise en place concrète de l'accord. "On voit bien dans les organes de presse chinois aujourd'hui le fait qu'on commence à intégrer l'idée que 'oui on s'est engagé à ouvrir les vannes' mais il faut que la qualité, la quantité et le type de produits proposés par les américains soient cohérents et pertinents pour les Chinois. Il ne s'agit pas d'acheter n'importe quoi. Donc on va voir comment ça va se mettre en place, il y aura probablement des conditions et quelque chose me dit qu'on est peut-être pas, même pour cet accord, au bout de nos peines".

Olivier Chicheportiche