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Achat de drones israéliens: la polémique enfle en Suisse

La Suisse est divisée sur l'achat de drones aux Israéliens.

La Suisse est divisée sur l'achat de drones aux Israéliens. - Fabrice Coffrini - AFP

La Suisse pourrait acheter des drones de surveillance israéliens. Mais certains s'y opposent, arguant que des "violations systématiques des droits de l'Homme" sont commises par l'Etat hébreu contre les Palestiniens.

La Suisse est divisée. Le Parlement suisse a donné son feu vert lundi à l'achat de six drones de surveillance israéliens, une opération controversée dont le coût est estimé à quelque 250 millions de francs suisses (230 millions d'euros).

Comme l'avait déjà fait la chambre basse de l'Assemblée fédérale suisse, la chambre haute a approuvé, par 30 voix contre 12, l'acquisition de six drones de surveillance non armés Hermes 900, du constructeur Elbit Systems. Des opposants avaient appelé la Suisse à ne pas investir dans l'industrie militaire israélienne en raison des "violations systématiques des droits de l'Homme" commises par l'Etat hébreu contre les Palestiniens.

La socialiste Géraldine Savary, opposée à cet achat, a accusé l'armée israélienne d'avoir utilisé des drones Hermes 900 pendant l'offensive militaire à Gaza, en été 2014, qui avait fait 2.251 morts palestiniens et 73 morts israéliens. "Israël ne respecte pas les droits des populations, parfois avec des moyens extrêmement violents", a déclaré un autre opposant, Luc Recordon (Verts), cité par l'agence de presse suisse ATS.

"Ce n'est pas un modèle de combat"

Le ministre suisse de la Défense, Ueli Maurer, a insisté sur le fait que la Suisse n'achetait pas les drones à l'Etat israélien mais à une entreprise privée. Les engins, a-t-il précisé, seront uniquement utilisés pour des opérations de surveillance par les garde-frontières. "Ce n'est pas un modèle de combat mais il joue un rôle d'éclaireur. Nous n'avons pas l'intention de l'armer", a-t-il dit, selon ATS.

Par ailleurs, a indiqué Ueli Maurer, si la Suisse, pays neutre, a l'interdiction de vendre du matériel militaire à un Etat en guerre, dont Israël, rien ne l'empêche d'en importer, estimant qu'il n'y avait "pas de problèmes d'un point de vue des droits humains".

D. L. avec AFP