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Action concertée: pourquoi l’Allemagne est le premier contributeur du FESF

L'Allemagne est la première contributrice au FESF.

L'Allemagne est la première contributrice au FESF. - -

La BCE et la zone euro mettraient en place un plan pour faire baisser les taux d’emprunt espagnol et italien, plan dans lequel le FESF aurait un rôle primordial. Berlin y est réticente, voilà pourquoi.

Les dirigeants européens semblent se diriger de plus en plus vers une action concertée pour faire baisser les taux d’intérêt de l’Espagne et de l’Italie. La BCE reprendrait ses rachats de dette souveraine sur le marché secondaire, et le FESF (Fonds européen de stabilité financière) sur le marché primaire. Mais cette hypothèse est clairement rejetée par Berlin, qui craint d’échauder son opinion publique. Les Allemands estiment que leur pays paie trop pour les autres membres de la zone euro. L'Allemagne est notamment la première contributrice du FESF.

Pourquoi? Parce que les participations à ce fonds dépendent principalement de la richesse des Etats qui y contribuent. En effet, cette répartition est basée sur les contributions des banques centrales nationales de chaque pays à la BCE. Des contributions qui, elles-mêmes, sont indexées sur deux critères : le PIB du pays, et sa population. L’Allemagne assume ainsi son statut de première économie et de pays le plus peuplé de la zone euro.

Ce fonds bénéficie de garanties des Etats membres de la zone euro pour un montant total de 780 milliards d’euros. Les pays les mieux notés par les agences de notation en apportent la majeure partie. Ces garanties servent ainsi de caution au FESF pour emprunter à des taux avantageux sur les marchés. Grâce à elles, sa capacité de prêt s’élève à 440 milliards d’euros. Cet argent peut ensuite être prêté aux Etats à des taux largement inférieurs à ceux auxquels ils se financeraient normalement.

A elle-seule, l’Allemagne apporte 27% du total des garanties du FESF, soit 211 milliards d’euros. Suivent la France, l’Italie et l’Espagne. Le poids de Berlin dans toute décision concernant le Fonds de secours est donc prépondérant.

Dorothée Balsan et BFMbusiness.com