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Affaire Nissan : Carlos Ghosn reste en prison, des charges supplémentaires retenues

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- - David Becker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le bureau des procureurs a ainsi décidé de l'arrêter de nouveau, ce qui lui donne 48 heures supplémentaires pour l'interroger sur de nouvelles charges.

Nouveau rebondissement judiciaire, Carlos Ghosn a fait vendredi l'objet d'un troisième mandat d'arrêt au Japon sur des charges supplémentaires, anéantissant ses espoirs d'une libération immédiate.

Les médias avaient annoncé qu'il resterait sous les verrous jusqu'à la fin de l'année, voire au-delà, mais le tribunal a désavoué jeudi le parquet, refusant d'étendre la garde à vue du dirigeant de 64 ans et rejetant ensuite l'appel des procureurs. Une libération sous caution semblait alors imminente, mais c'était sans compter sur la ténacité du parquet, furieux selon les médias d'avoir été désavoué la veille.

Le bureau des procureurs a ainsi décidé de l'arrêter de nouveau, ce qui lui donne 48 heures supplémentaires pour l'interroger sur de nouvelles charges, d'abus de confiance cette fois. La durée de cette garde à vue peut néanmoins être encore étendue.

Selon un communiqué, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir "failli à sa fonction de PDG et d'avoir causé un préjudice à Nissan". Concrètement, le parquet lui reproche d'avoir "imputé sur les comptes de la société des pertes d'investissements personnels", ce qu'il nie selon la chaîne de télévision publique NHK.

Pour le moment, le Franco-libano-brésilien a été inculpé le 10 décembre pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen.

Les deux hommes sont également soupçonnés de minoration d'émoluments sur la période 2015-2018, pour un montant de 4 milliards de yens.

Au cours des auditions, Carlos Ghosn aurait reconnu avoir signé des documents mentionnant des paiements qu'il était censé percevoir au moment de quitter Nissan mais il assure, selon la presse, que ces montants n'étaient pas définitivement établis et n'avaient donc pas à être inclus dans les rapports publics de l'entreprise.

Pendant ce temps, l'alliance Renault-Nissan est dans la tourmente. Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l'unanimité Ghosn de la présidence de leurs conseils d'administration, mais le groupe français Renault l'a maintenu jusqu'à présent à son poste.