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Pour Agnès Pannier-Runacher, les PME ne peuvent "plus attendre pour se préparer" au Brexit

Les PME exportatrices sont loin d'être prêtes à un Brexit dur. Une réunion de sensibilisation est prévue à Bercy ce mardi.

20.000 entreprises françaises exportent vers la Grande-Bretagne. Si les plus grandes sont prêtes à absorber le choc d'un Brexit dur, ce n'est pas le cas des PME. Invitée de Good Morning Business, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, appelle les PME à ne plus perdre de temps.

Une réunion de sensibilisation, voire de crise, est organisée ce mardi à Bercy avec une centaine d'acteurs de l'économie. "On va appeler les fédérations à pleinement s'impliquer dans la préparation de ce possible Brexit dur", souligne la responsable.

"Ce qui est un peu préoccupant pour les entreprises, (...) c'est qu'on n'aura pas une notion de 'est-ce qu'on on y va ou on y va pas ?' jusqu'au dernier jour. Donc, on ne peut pas dire, j'attends telle date pour me préparer. C'est juste pas possible", juge Agnès Pannier-Runacher.

La frontière intelligente pour aller plus vite

Les petites et moyennes entreprises sont les plus exposées et les moins préparées. "Je crois qu'il est difficile pour un patron de PME à qui on a dit trois fois 'attention, demain c'est le Brexit dur, préparez-vous', et puis on a l'impression à chaque fois de passer des étapes de considérer que ce n'est pas une menace abstraite. Or, ce qu'on veut leur dire aujourd'hui, c'est que c'est obligatoire de se préparer".

"D'abord, elles ne perdent pas de temps. Parce que de toute façon, le Brexit, c'est une décision qu'a prise le peuple britannique. (...) Donc ça va se faire d'une manière ou d'une autre". Par ailleurs "cette préparation, elle ne fait jamais qu'organiser les relations avec le Royaume-Uni. Donc on le fait plus tôt, on le fait plus tard, on ne perd pas de temps et en plus, le point essentiel c'est la frontière intelligente pour les entreprises qui exportent. Donc c'est du temps de gagné (...) avec la dématérialisation des formalités à la douane", poursuit Agnès Pannier-Runacher.

600 douaniers recrutés

Les entreprises de l'agroalimentaire sont particulièrement concernées par ces problèmes de formalités. La secrétaire d'Etat préconise de s'adresser aux douanes et de bien disposer "des certificats sanitaires qui permettent d'exporter".

Au final, il y aura deux files : "celles des gens qui auront anticipé et qui seront en 'fast track' comme à l'aéroport. (...) Vous avez la file des gens qui vont vite et vous avez la file des gens qui arrivent de l'avion sans avoir préparé et qui font la queue. Ça sera pareil pour les camions et il faut s'y préparer".

Même sans accord, Agnès Pannier-Runacher. souligne que cette frontière intelligente sera maintenue. Les entreprises exportatrices qui se sont préparées iront donc plus vite à la frontière que celles qui optent pour la "frontière physique". Et de rappeler que 600 douaniers supplémentaires ont été recrutés.

Le site brexit.gouv.fr est également là pour guider les PME.

OC