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Aide à la Grèce: l'Eurogroupe et le FMI s'opposent

Désaccord Eurogroupe et FMI sur le délai à accorder à la Grèce pour sa dette

Désaccord Eurogroupe et FMI sur le délai à accorder à la Grèce pour sa dette - -

2020 ou 2022? Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de l'Eurogroupe et Christine Lagarde, directrice du FMI, n'ont pas trouvé d'accord concernant la date à laquelle la Grèce devra être rentrée dans les clous budgétaire.

La Grèce continue de diviser ses bailleurs de fonds. Le chef de file des ministres des Finances de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, ont affiché leur désaccord lundi sur la date à laquelle la Grèce devrait ramener son taux d'endettement public à 120% du PIB.

"Il y a une forte probabilité que le délai soit repoussé à 2022" au lieu de 2020, comme prévu jusqu'ici, a déclaré Jean-Claude Juncker au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles.

De son côté, Christine Lagarde a déclaré que le FMI voyait toujours la date-butoir "à 2020". "Nous avons des divergences, nous travaillons et nous tentons de les résoudre", a-t-elle ajouté.

Beaucoup d'analystes considèrent qu'il est irréaliste de ramener la dette grecque à 120% du PIB en 2020, alors qu'elle devrait atteindre 190% du PIB en 2014.

La France veut repousser le délai

Dans ce débat, la France s'est, elle aussi, dite favorable à repousser de deux ans le délai pour ramener la dette grecque à 120% du PIB.

"Pour ce qui me concerne, je pense que nous pouvons envisager la date de 2022", a affirmé le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, en marge de la réunion de l'Eurogroupe.

"Le FMI a ses propres règles, son board, toute une série de considérations à observer. Il faudra qu'on travaille dur cette semaine pour trouver un bon compromis", a-t-il ajouté.

Réunion le 20 novembre

Quoi qu'il en soit, Athènes aura jusqu'en 2016, et non 2014 comme prévu initialement, pour atteindre l'objectif d'un excédent budgétaire primaire de 4,5% du PIB, jugé compatible avec une diminution de la dette.

Ce délai supplémentaire de deux années engendrerait un coût de 32,6 milliards d'euros, selon un rapport de la troïka. Les débats sur les moyens à retenir pour pouvoir financer cette somme devrait dominer la prochaine réunion de l'Eurogroupe. Jean-Claude Juncker a déjà indiqué que celle-ci se tiendrait le 20 novembre et des officiels ont précisé que de nouvelles discussions seraient nécessaires la semaine suivante avant qu'un accord puisse être bouclé.

En toile de fonds, le débat sur le caractère "soutenable" de la dette grecque, c'est-à-dire les mesures à prendre pour qu'Athènes puisse éviter un défaut sur ses engagements. Le FMI prône un abandon de créances de la part des Etats-membres de l'Union européenne, ce que ces derniers refusent. La Commission européenne a déjà souligné que cette solution était inenvisageable d'un point de vue légal.

Une fois qu'un accord sur la dette aura été conclu, il devra être validé par chacun des Parlements nationaux avant que la prochaine tranche de l'aide européenne puisse effectivement être déboursée.

Le Parlement grec avait, en ce sens, adopté dimanche soir le projet de budget 2013 après avoir validé mercredi un plan d'austérité censé lui permettre d'obtenir le déblocage de cette tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros.

Or Athènes a un besoin urgent de cet argent pour payer ses dépenses et rembourser des dettes arrivant à échéance. Dans l'intervalle, le Trésor grec sera donc autorisé à émettre davantage de papier à court terme.

Cela lui permettra entre autres de rembourser cinq milliards de bons du Trésor arrivant à échéance le 16 novembre.

BFMbusiness.com et avec agences