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AKK, une fidèle de Merkel, à la tête de la CDU

La nouvelle leader de l'Union chrétienne-démocrate Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) au congrès de la CDU à Hambourg vendredi 7 décembre.

La nouvelle leader de l'Union chrétienne-démocrate Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) au congrès de la CDU à Hambourg vendredi 7 décembre. - JOHN MACDOUGALL / AFP

Annegret Kramp-Karrenbauer, dite AKK, succède à Angela Merkel à la direction de la CDU, après avoir été élue ce vendredi à la tête de l’Union chrétienne-démocrate. Elle incarne la continuité de la politique centriste menée par la chancelière allemande.

On la surnomme parfois Mini Merkel, ce à quoi elle rétorque : « J’ai 56 ans, trois enfants aujourd’hui adultes et une longue carrière derrière moi. Il n’y a rien chez moi de mini ».

Annagret Kramp Karrenbauer, dite AKK, a en tout cas succédé ce vendredi à Angela Merkel à la présidence de l'Union chrétienne démocrate. Elle l'a emporté à une courte majorité (51,7% des voix) au 2ème tour, face à l'homme d'affaires Friedrich Merz. Le troisième homme, le ministre de la Santé Jens Spahn avait été éliminé au 1er tour.

La succession dans la continuité

AKK est sans conteste une fidèle de la chancelière, qui l'a adoubée en nommant secrétaire générale du parti en mars dernier. Elle incarne la même ligne centriste et sociale que la chancelière ; elle a notamment approuvé l’ouverture des frontières aux réfugiés en 2015 et pendant la campagne, elle s'est montrée plus modérée sur la question migratoire que ses deux concurrents, tout en prônant l'expulsion immédiate de tout réfugié reconnus coupables d'actes criminels.

Elle est en revanche plus conservatrice qu’Angela Merkel sur les sujets de société. Catholique, elle s’est à plusieurs reprises opposée au mariage pour tous et à la suppression de l’article du Code pénal qui réprime la publicité pour l’avortement.

« La Merkel de la Sarre »

Sa proximité avec Angela Merkel aurait pu jouer en sa défaveur, mais deux éléments ont certainement influencé le vote des délégués : elle est tout d'abord dotée d’une solide expérience de terrain. Jusqu’en mars dernier, elle dirigeait la Sarre, petite région frontalière de la France. Un an auparavant, elle y avait été réélue, avec plus de 10 points d'avance sur les sociaux-démocrates, alors que les élections s'annonçaient très serrées. 40,7% des voix. Un score dont elle a pu se prévaloir ces dernières semaines, sur le thème : « je sais gagner des élections », alors que la CDU, à l’instar du SPD, a perdu beaucoup de terrain partout ailleurs.

Autre argument de poids : elle a cohabité avec les Verts et les Libéraux du FDP au sein de l'exécutif sarrois. Cette capacité à fédérer pourrait être utile à Berlin, si les sociaux-démocrates du SPD décidaient de quitter la Grande coalition avant la fin du mandat en 2021. Le cas échéant, une coalition jamaïcaine (CDU, Verts, FDP) pourrait être à nouveau d’actualité,

Nouvelle cheffe du parti conservateur, elle se retrouve en pôle position pour les prochaines législatives ... et donc aux portes de la chancellerie à Berlin.