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Angela Merkel en quête d'un nouveau souffle

Angela Merkel essuie crise sur crise depuis la formation de son gouvernement

Angela Merkel essuie crise sur crise depuis la formation de son gouvernement - MICHAEL KAPPELER / DPA / AFP

En Allemagne, Angela Merkel réunit sa coalition ce lundi pour tenter de donner un nouveau souffle à son gouvernement, après six premiers mois dominés par les querelles avec son ministre de l'Intérieur.

Le quotidien populaire Bild posait la question en une la semaine dernière : « Merkel peut elle rester à la chancellerie ? ». Depuis la formation au forceps de son gouvernement il y a six mois, la chancelière allemande est en effet à la peine. Dernier revers en date ? L'un de ses fidèles lieutenants a été éjecté de la tête du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundestag. Volker Kauder a été battu par Ralph Brinkhaus, un député conservateur, dont la particularité était de s'opposer au candidat de la Chancelière. Ce vote a été interprété comme une véritable motion de censure contre Angela Merkel par certains observateurs. 

Crises à répétition avec son aile droite

Les affrontements sont aussi réguliers autour de la question migratoire avec son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, chef de file de la CSU, l'aile ultra conservatrice de sa coalition : débat sur le plafond de 200 000 migrants, sur le regroupement familial, et sur le refoulement de demandeurs d’asile déjà enregistrés ailleurs.

Le sort du directeur du Renseignement intérieur a fait aussi tanguer la coalition gouvernementale : après avoir nié les chasses aux réfugiés dans la ville de Chemnitz (ex Allemagne de l'Est), Hans-Georg Maassen a été limogé de son poste, avant d'être promu au ministère de l'Intérieur, puis à nouveau rétrogradé sous la colère des sociaux démocrates, les autres partenaires de la grande coalition.

Des tensions qui éclipsent les réformes 

Ces crises à répétition éclipsent les réformes qui ont pourtant été lancées par la grande coalition depuis six mois, notamment en faveur du logement social, des retraités ou des personnels de santé. 

Avec cette réunion de coalition ce lundi, Angela Merkel compte tracer une feuille de route des prochaines réformes prévues par le contrat de coalition, donner un nouvel élan à son gouvernement et tourner la page de ce début de mandat que certains qualifient de « crépusculaire ». 
La chancelière a en tout cas annoncé jeudi dernier qu'elle n'avait pas l'intention de demander un vote de confiance au Bundestag et qu'elle serait à nouveau candidate en décembre à la présidence de la CDU, poste qu'elle occupe depuis 18 ans.

Delphine LIOU