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Arnaud Montebourg reproche à Angela Merkel de "dicter le taux de l'euro"

Arnaud Montebourg a multiplié les provocations à l'égarde de l'Allemagne

Arnaud Montebourg a multiplié les provocations à l'égarde de l'Allemagne - -

Le ministre du Redressement productif s’en est pris à la chancelière allemande, ce mardi 26 février. Il a affirmé que l’Allemagne était responsable du "verrouillage monétaire de la zone euro" et a demandé à la BCE d'agir.

Arnaud Montebourg n’a pas peur de mettre à mal l’amitié franco-allemande. Ce mardi 26 février le ministre du Redressement productif a vivement critiqué Angela Merkel.

Au cœur de leurs différends : l’euro fort. Arnaud Montebourg a ainsi fustigé le "verrouillage monétaire" de la zone euro, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef). Selon lui, ce "verrouillage" est le fruit d’une situation où la chancelière allemande "dicte le taux de l’euro".

"Madame Merkel ne peut diriger seule l'Europe et fixer la parité", a-t-il enchaîné. La chancelière allemande avait indiqué, le 20 février dernier, qu’elle jugeait "normal" un taux de change entre 1,30 et 1,40 dollar pour un euro. Elle répondait ensuite à François Hollande qui avait déclaré souhaiter un objectif de change pour la monnaie unique à moyen terme. "Nous, en tout cas, sommes contre une politique active de taux de change", avait-elle affirmé.

Un tabou brisé: l'indépendance de la BCE

Mais, ce mardi 26 février, Arnaud Montebourg est allé plus loin que François Hollande. L’offensive menée par l'exécutif français contre l’euro fort avait jsuque-là épargné la Banque centrale européenne (BCE). "Il ne s'agit pas d'assigner de l'extérieur un objectif à la BCE qui est indépendante, mais d'engager l'indispensable réforme du système monétaire international", avait ainsi déclaré le président de la République, le 5 février dernier, devant les eurodéputés, à Strasbourg.

Arnaud Montebourg a lui décidé de briser le tabou: "Je demande à ce que nous politisions davantage l'euro et que la banque centrale européenne s'occupe du taux de change".

Des provocations envers l'Allemagne

Une véritable provocation vis-à-vis de l’Allemagne comme de la BCE. Berlin est farouchement attaché à l’indépendance de la Banque centrale, et son président, Mario Draghi, a plusieurs fois répété que le taux de change n’entrait pas dans le mandat de l'insitution européenne.

Enfin, Arnaud Montebourg a enfoncé le clou en appelant la BCE à "monétiser une partie de sa dette", c’est-à-dire procéder à des rachats d’actifs sur les marchés, en imitant "la banque centrale d’Angleterre" et "la Réserve Fédérale américaine".

Julien Marion avec Reuters