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Au G7, Shinzo Abe évoque le risque d'une crise "similaire à 2008"

Pour Shinzo Abe, les conditions pourraient être propices à une nouvelle crise financière.

Pour Shinzo Abe, les conditions pourraient être propices à une nouvelle crise financière. - Yoshikazu Tsuno - AFP

"Le Premier ministre japonais estime que la situation actuelle de l'économie mondiale est proche de celle précédant la faillite de Lehman Brothers. "

Alors que la crise de 2008 pourrait avoir provoqué plus de 500.000 morts, un épisode similaire va-t-il survenir? C'est en tout cas la crainte de Shinzo Abe qui a évoqué jeudi auprès des autres dirigeants du G7 le risque d'une crise économique majeure.

D'après le Premier ministre japonais, cité par son entourage, les conditions de l'économie mondiale ressemblent à la "situation précédant la faillite de la banque Lehman Brothers" en 2008, qui avait entraîné une crise financière et économique internationale avec des conséquences inédites sur les entreprises japonaises, également heurtées par une envolée subséquente du yen.

Merkel ne veut pas entendre parler de "crise"

Le chef du gouvernement nippon, qui s'entretenait avec ses pairs des États-Unis, de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, du Canada et d'Italie, dans le cadre du sommet du G7 à Ise-Shima (centre du Japon), a présenté à l'appui de ses propos des données prouvant selon lui le danger.

"Les prix de l'énergie et des matières premières ont plongé de 55%, comme avant la chute de Lehman Brothers", a-t-il plaidé, ajoutant que les perspectives de croissance des pays riches avaient aussi été révisées maintes fois à la baisse, comme avant 2008, ou encore que l'on observait de façon similaire une fuite des capitaux des pays émergents, d'après les propos rapportés par ses proches.

Toutefois, le mot "crise" a été jugé trop fort par au moins un des participants, en l'occurrence la chancelière allemande Angela Merkel, selon la presse.

Une manière de reporter la hausse de la TVA?

Le fait que Shinzo Abe ait parlé de "crise du niveau de Lehman Brothers" est interprété comme un signe de volonté de différer à des jours meilleurs la hausse de TVA prévue en avril 2017, souligne entre autres le quotidien Nikkei.

Le dirigeant japonais avait en effet dit qu'il ne changerait pas le calendrier, à moins d'un événement d'ampleur, comme une crise similaire à celle de la faillite de cette banque ou la catastrophe de mars 2011 au Japon (tsunami, accident nucléaire). Des médias disent qu'il pourrait annoncer ce report dès lundi, et que la nouvelle date pourrait être avril 2019.

Shinzo Abe a aussi insisté sur l'importance de sa politique abenomics, fondée sur le triptyque "largesses budgétaires, souplesse monétaire, réformes structurelles". Le premier point n'est pas nécessairement partagé par tous les participants, l'Allemagne et la Grande-Bretagne n'étant pas d'accord sur l'augmentation des dépenses budgétaires.

Y.D. avec AFP