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Au Royaume-Uni, la croissance est complètement à l'arrêt

Au quatrième trimestre, le PIB avait déjà stagné, après une hausse de 0,5% au troisième trimestre

Au quatrième trimestre, le PIB avait déjà stagné, après une hausse de 0,5% au troisième trimestre - Pixabay

Selon le Bureau national des statistiques, la croissance du Royaume-Uni est restée scotchée à zéro au cours des derniers mois. Et ce, malgré la fin de trois ans et demi de blocage institutionnel lié au Brexit.

La croissance du Royaume-Uni n'a pas bougé d'un iota sur la période novembre-janvier. L'Office for National Statistics (ONS) a publié mercredi un communiqué dans lequel il suggère que "l'effet Boris" Johnson sur l'économie aura été de courte durée. Et ce, avant même l'entrée en vigueur du Brexit et l'arrivée du coronavirus.

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Dans le détail, le document met en exergue le fait qu'au "quatrième trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) avait déjà stagné, après une hausse de 0,5% au troisième trimestre" et que "les perspectives pour février et mars sont mauvaises, à cause de la crise du Covid-19". Ce qui "paralyse de plus en plus l'économie", pointe le communiqué.

"La croissance dans la construction, notamment celle de logements, a compensé un nouveau déclin dans la production manufacturière, particulièrement celle de boissons, voitures et machines industrielles", a commenté Rob Kent-Smith, responsable des études du PIB au sein de l'ONS.

L'ONS a, par ailleurs, précisé que même les services, qui représentent 80% de l'économie britannique, n'ont pas enregistré de hausse d'activité.

La Banque d'Angleterre révise son taux

Compte tenu du contexte, la Banque d'Angleterre a annoncé mercredi une baisse de 50 points de base de son taux d'intérêt, ainsi porté à 0,25%, se voulant rassurante et ajoutant qu'elle prendrait "toutes les mesures supplémentaires nécessaires".

"Les chiffres du PIB de janvier sont suffisamment faibles pour suggérer que le comité de politique monétaire (de la BoE) aurait de toutes façons baissé ses taux plus tard ce mois-ci même si le coronavirus n'était jamais arrivé au Royaume-Uni", remarquent les économistes de Pantheon Macro.

"L'activité n'a pas rebondi autant que les enquêtes sur la confiance des entreprises le suggéraient", ajoutent-ils, précisant qu'ils abaissent leur prévision de croissance pour le premier trimestre à 0,1% contre 0,3% auparavant.

Les indicateurs mesurant la confiance des ménages et des entreprises avaient pourtant montré un net rebond après les élections de décembre remportées par Boris Johnson, qui avait pu grâce à une large majorité faire adopter le Brexit au Parlement et mettre un terme à trois ans et demi de blocage institutionnel. Le coronavirus semble toutefois avoir mis fin à cet "effet Boris", conclut l'ONS.

JCH avec AFP