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Avec son nouveau gouvernement, l'Italie tente de normaliser ses relations avec Bruxelles

Le nouvel exécutif italien, composé du Parti Démocrate et du mouvement 5 étoiles, devrait permettre au pays de renouer un dialogue plus apaisé avec l'Union européenne.

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a présenté mercredi au président Sergio Mattarella le nouveau gouvernement de coalition réunissant des membres du Parti démocrate (PD, centre-gauche) et du Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système), excluant de fait la Ligue, le parti d'extrême droite de Mateo Salvini à l'origine de la crise politique. 

Comme prévu, les poids lourds du PD et du M5S se partagent les principaux maroquins, le chef politique du mouvement, Luigi Di Maio, devenant le nouveau ministre des Affaires étrangères italien. L'autre poste sensible dans la situation actuelle, le ministère de l'Economie et des Finances, revient à l'eurodéputé du PD Roberto Gualtieri.

Cette nomination est clairement interprétée comme une normalisation des relations avec l'Union européenne alors que le précédent gouvernement avait multiplié les bras de fer avec Bruxelles concernant son budget.

Pour l'éditorialiste de BFM Business Benaouda Abdeddaïm, "c'est un gouvernement qui a une couleur presque traditionnelle avec le profil italien type qui convient au milieu européen, avec Roberto Gualtieri actuellement à la tête de la commission des affaires économiques du Parlement européen et la prochaine présidente de la BCE a jugé que cette nomination était bonne pour l'Italie mais aussi bonne pour l'Europe", a-t-il analysé dans l'émission Good Morning Business ce jeudi.

L'écart de taux avec l'Allemagne se réduit

Et de poursuivre : "la normalisation a un tel point accéléré que Rome va désigner l'ancien chef de gouvernement de centre gauche Paolo Gentiloni comme commissaire européen potentiellement aux affaires économiques et monétaires".

L'arrivée de ce nouveau gouvernement est accueillie très positivement par les marchés financiers. Bon indicateur du niveau d'inquiétude ou de confiance des investisseurs, le "spread", l'écart entre le taux d'emprunt italien et allemand à dix ans, a clôturé à 150 points de base (soit 1,5 point de pourcentage) mercredi. Il est donc en recul par rapport aux 158 points de base de la veille au soir, qui représentait déjà un minimum depuis mai-2018, c'est-à-dire avant l'arrivée de la coalition populiste le 1er juin. Concrètement, le taux à 10 ans italien est actuellement à 0,886%, contre -0,626% pour l'obligation allemande sur la même période. 

OC