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Bangladesh: une prise de conscience collective des marques?

L'effondrement d'un immeuble à Dacca au Bangladesh a fait plus de 900 morts.

L'effondrement d'un immeuble à Dacca au Bangladesh a fait plus de 900 morts. - -

Après plusieurs accidents graves, le gouvernement bangladais prend des mesures ce 9 mai. Il semble craindre que les marques occidentales ne se détournent de l'industrie textile bangladaise.

Le bilan de l'effondrement de l'immeuble au Bangladesh s'alourdit encore et dépasse les 900 morts. Il devient l'accident industriel le plus meurtrier de l'histoire du pays. Et ce jeudi 9 mai, un nouvel accident s'est produit dans une usine textile de Dacca, la capitale du pays.

Le gouvernement commence à prendre la mesure des conséquences que peuvent avoir ces drames sur son industrie textile, une industrie qui est le pilier de son économie. Quant aux enseignes occidentales qui délocalisent leur production dans le pays, elles-aussi vont devoir commencer à prendre des mesures.

De là à ce que les ateliers textiles du Bangladesh deviennent le Foxconn d'Apple? La question se pose. Les conditions de travail des sous-traitants asiatiques sont souvent dénoncées, parfois par les marques occidentales elles-mêmes. Mais jusqu'ici, ces déclarations ont rarement été suivies d'effets.

Deuxième industrie textile du monde

L'accident de Dacca provoque pour la première fois une prise de conscience collective des marques et des autorités locales. Et pour cause: le Bangladesh ne peut pas se permettre de prendre le risque de voir fuir ses milliers de clients occidentaux.

Le pays compte plus de 4.500 usines textile. Une industrie qui représente 80% des exportations du pays et qui emploie 40% de la population. En quelques années seulement, les ateliers de confection se sont démultipliés, et le Bangladesh est devenu le 2e pays exportateur de textile au monde, juste derrière la Chine.

Le gouvernement bangladais vient de mettre en place une commission d'enquête pour inspecter ses usines. Il a aussi décidé, pour la première fois, de fermer une dizaine d'ateliers pour raisons de sécurité, principalement des défauts de construction. De nouvelles usines devraient bientôt cesser leur activité pour les mêmes faits.

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Isabelle Gollentz