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Barack Obama réunit le premier sommet nucléaire

Déchets radioactifs entreposés sur le site de Pierrelatte, dans le sud de la france. Le président américain Barack Obama réunit, lundi et mardi à Washington, un premier sommet sur la sécurité nucléaire dans le monde pour tenter d'éviter que des armes atom

Déchets radioactifs entreposés sur le site de Pierrelatte, dans le sud de la france. Le président américain Barack Obama réunit, lundi et mardi à Washington, un premier sommet sur la sécurité nucléaire dans le monde pour tenter d'éviter que des armes atom - -

par Louis Charbonneau NATIONS UNIES - Le président américain Barack Obama réunit, lundi et mardi à Washington, un premier sommet sur la sécurité...

par Louis Charbonneau

NATIONS UNIES (Reuters) - Le président américain Barack Obama réunit, ces lundi et mardi à Washington, un grand sommet sur la sécurité nucléaire dans le monde pour tenter d'éviter que des armes atomiques ne se retrouvent un jour entre les mains de terroristes.

Cette réunion regroupant 47 pays ne vise officiellement aucune nation en particulier mais on peut imaginer que les programmes nucléaires controversés menés par l'Iran et la Corée du Nord ont de bonnes chances d'être évoqués lors des multiples entretiens bilatéraux prévus en marge de la conférence.

L'éventualité de nouvelles sanctions fermes des Nations unies contre Téhéran est également susceptible d'être soulevée dans ce cadre.

Selon un responsable israélien, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a décidé de boycotter la conférence en apprenant que l'Egypte et la Turquie profiteraient de cette tribune pour critiquer l'arsenal atomique aux mains de l'Etat hébreu. Israël, considéré comme le seul Etat du Proche-Orient à être doté d'un arsenal nucléaire, sera représenté à Washington par Dan Meridor, vice-Premier ministre.

Hillary Clinton a cherché à relativiser l'absence du chef du gouvernement israélien. "C'est une décision qui ressort d'un chef de gouvernement ou d'un chef d'Etat", a expliqué la secrétaire d'Etat américaine. "Le Premier ministre britannique Gordon Brown ne vient pas, pas plus que son homologue australien Kevin Rudd ou le roi Abdallah d'Arabie saoudite", a-t-elle fait valoir sur NBC.

Pour les chancelleries occidentales, la présence du président chinois Hu Jintao constitue un beau succès pour l'hôte américain, témoignant de la volonté apparente de Pékin de ne pas laisser les contentieux relatifs notamment à Taiwan compromettre les relations sino-américaines ainsi que la coopération dans les domaines touchant à la sécurité et à la diplomatie.

Selon un projet de communiqué qui circule dans les délégations des pays participants et dont Reuters a pris connaissance dans les grandes lignes, les Américains proposent notamment "de sécuriser l'ensemble des matériaux nucléaires dans un délai de quatre ans". Ce texte devrait toutefois être révisé d'ici la fin, mardi, de la conférence de Washington.

IRAN ET CORÉE DU NORD PRIVÉS DE CARTONS

Diplomates et spécialistes occidentaux s'accordent à penser que l'importance de cette conférence - l'une des plus significatives organisées dans la capitale fédérale américaine depuis 1945 - va bien au-delà de son ordre du jour officiel.

"Si les participants à ce sommet font bien les choses, ils pourront rendre l'énergie atomique plus sûre dans la lutte contre les changements climatiques, consolider le régime de non-prolifération ainsi que renforcer la confiance de la communauté internationale (...) dans le désarmement nucléaire", souligne dans un rapport Ian Kearns, du Conseil anglo-américain sur l'information et la sécurité.

Outre le n°1 chinois, la Russie sera représentée à Washington par le président Dmitri Medvedev, la France par le président Nicolas Sarkozy et l'Allemagne par la chancelière Angela Merkel.

Les deux "frères ennemis" du sous-continent indien - l'Inde et le Pakistan, qui détiennent l'arme nucléaire, seront présents bien qu'ils ne soient pas signataires, comme Israël, du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) de 1970. La participation d'Islamabad est importante, d'après des diplomates, parce que le Pakistan figure parmi les pays ayant promis de renforcer leurs garde-fous nucléaires.

Deux pays sont exclus de la réunion de Washington: l'Iran, accusé par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux de chercher à se doter clandestinement de l'arme nucléaire, et la Corée du Nord, qui s'est retirée du TNP en 2003 et a fait exploser deux engins atomiques malgré sa promesse d'abandonner son programme nucléaire.

Téhéran et Pyongyang font chacun l'objet de sanctions des Nations unies.

Dimanche, l'Iran a annoncé son intention de porter plainte auprès de l'Onu en raison "de déclarations récentes du président Obama (...) cherchant à intimider implicitement la nation iranienne", a déclaré le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khameini, lors d'une réunion avec les responsables de l'armée et de la sécurité.

De son côté, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a estimé lors de l'émission "Meet the Press" que l'Iran n'était "pas encore capable" d'être une puissance nucléaire.

"Nous pensons (...) que ce pays n'a pas atteint le stade de puissance nucléaire, pas encore". Prié de dire si les Etats-Unis estimaient que c'était inévitable, il a répondu sur NBC: "Non. Nous n'avons tiré aucune conclusion et nous faisons en fait tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que l'Iran ne mette au point un arsenal atomique".

L'éventualité de nouvelles sanctions internationales contre les Iraniens sera au menu de discussions prévues jeudi au niveau des ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, plus l'Allemagne.

Jean-Loup Fiévet pour le service français