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Barnier: "il faut demander des explications aux Américains" sur l'espionnage

Michel Barnier était l'invité de BFMTV ce lundi 1er juillet.

Michel Barnier était l'invité de BFMTV ce lundi 1er juillet. - -

Le commissaire européen au marché intérieur était l'invité de BFMTV-RMC, ce lundi 1er juillet. Il est notamment revenu sur les informations du Spiegel révélant que la NSA, aurait espionné l'Union européenne.

Alors que le Spiegel a créé un coup de tonnerre en révélant que la NSA, l'agence nationale américaine de sécurité, a pu espionner l'Union européenne, Michel Barnier, le commissaire européen au marché intérieur et aux services, était l'invité de BFMTV-RMC ce lundi 1er juillet.

Il a d'emblée jugé que, si les informations rapportées par le magazine allemand sont "confirmées, elles sont extrêmement graves". "Il faut demander des explications claires, nettes, franches et précises aux Américains", a-t-il déclaré, ajoutant attendre des réponses de leur part.

"Il faut se garder d'une double naïveté. La première serait de croire que le monde est idyllique et qu'il n'y a pas d'espionnage. La deuxième serait de croire qu'on peut construire notre autonomie en faisant confiance, en se reposant sur les autres, je parle de la sécurité, de la défense", a-t-il poursuivi.

"Quand nous faisons Galileo, nous gagnons notre autonomie", a-t-il lancé. Idem "quand nous construisons des grands groupes télécoms". "Voilà pourquoi il faut être européen" et établir "les conditions en matière de sécurité et de défense, de la souveraineté européenne".

80% des échanges financiers de l'UE se font avec les Etats-Unis

Faut-il pour autant suspendre les négociations avec les Etats-Unis concernant le traité de libre-échange? Michel Barnier ne répond pas vraiment à la question. Le Commissaire européen a rappelé "que ces négocations ne sont pas engagées".

Michel Barnier a néanmoins estimé qu'elles seront l'occasion "de mettre toutes les cartes sur table avec les Américains" et "tout dire". "Je n'imagine pas qu'ils ne fournissent pas d'explications", a-t-il jugé.

Si ces derniers refusent toutefois de coopérer "nous en tirerons les leçons", a précisé Michel Barnier, sans en dire beaucoup plus. "L'intérêt des Européens c'est à nous de le définir", a-t-il poursuivi, rappelant que 80% des échanges financiers de l'Union européenne se font avec les Etats-Unis ainsi que 14% des échanges commerciaux "que nous avons intérêt à développer".

Une fusion des fonctions à la tête de l'UE

Revenant sur la récente polémique qui a opposé le gouvernement français au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, Michel Barnier a déclaré qu'il "en a assez que des hommes politiques de droite comme de gauche transforment Bruxelles en bouc émissaire".

Evoquant le décrochage de la compétitivité française ou encore la hausse de l'endettement public, il a jugé que ces problèmes "relèvent de notre responsabilité, et ce ne sont pas les autres qui vont venir les régler pour nous".

Interrogé sur une éventuelle candidature au poste de président de la Commission européenne, Michel Barnier a simplement affirmé qu'il serait candidat s'il est "utile". Il s'en en revanche déclaré favorable à la fusion des postes de président du conseil de l'Union européenne et de président de la Commission européenne, pour apporter davantage "d'unicité à l'Europe".

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Julien Marion