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Barroso chez Goldman Sachs: Bruxelles réclame des "clarifications"

José Manuel Barroso est au centre d'une polémique pour avoir accepté un poste chez Goldman Sachs.

José Manuel Barroso est au centre d'une polémique pour avoir accepté un poste chez Goldman Sachs. - Genya Savilov - AFP

Face au tollé suscité par l'arrivée de l'ancien président de la Commission européenne au sein de la célèbre banque américaine, Jean-Claude Juncker a réagi. Et veut maintenant en savoir plus sur les conditions d'embauche de son prédécesseur.

La Commission européenne a demandé à son ancien président José Manuel Barroso des "clarifications" sur ses nouvelles fonctions controversées dans la banque Goldman Sachs, a indiqué Jean-Claude Juncker dans une lettre rendue publique par la médiatrice de l'UE.

La médiatrice, Emily O'Reilly, avait elle-même demandé ces clarifications la semaine dernière dans un courrier en forme d'avertissement sur les préoccupations éthiques "compréhensibles" suscitées par cette embauche.

Pour rappel, le Portugais José Manuel Barroso, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, a été chargé en juillet par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de la conseiller sur les questions liées au Brexit.

La nomination a été accueillie par des réactions outrées, notamment en France et au Portugal, et une pétition du personnel de l'UE, s'inquiétant qu'il mette au profit de ce groupe privé la notoriété gagnée dans ses anciennes fonctions publiques.

La réponse de Barroso soumise à un comité éthique

Dans sa réponse datée du 9 septembre à Emily O'Reilly, Jean-Claude Juncker assure que son prédécesseur lui "a confirmé qu'il s'engageait à agir de manière intègre et discrète" chez Goldman Sachs. Le président de la Commission européenne indique aussi avoir "demandé au secrétaire général (de la Commission) de lui envoyer une lettre pour lui demander de fournir des clarifications sur ses nouvelles responsabilités et les termes de son contrat".

Et, poursuit-il, la réponse sera soumise "à l'avis du comité d'éthique ad hoc", qui est chargé d'éclairer la Commission sur la question de savoir si les projets de reconversion professionnelle des anciens commissaires européens ne se heurtent pas aux règles édictées en commun.

Le code de bonne conduite signé par les commissaires prévoit une période de "refroidissement" de 18 mois à l'issue de leur mandat, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Mais celle-ci ne s'applique pas à José Manuel Barroso, qui a quitté ses fonctions en 2014.

Y.D. avec AFP