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Barroso dénonce "l'anti-américanisme" des critiques de son embauche par Goldman Sachs

José Manuel Barroso évoque un certain "anti-américanisme" en Europe

José Manuel Barroso évoque un certain "anti-américanisme" en Europe - Patrick Hertzog - AFP

L'ex-président de la Commission européenne estime qu'"il y a un état d'esprit négatif envers les États-Unis dans certaines parties de l'Europe" qui explique les critiques à l'égard de son embauche par Goldman Sachs.

L'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso a affirmé mardi que l'indignation suscitée par son embauche par la banque Goldman Sachs était dû à l'anti-américanisme des Européens.

"Dans certaines parties de l'Europe, il y a un état d'esprit négatif envers les États-Unis, envers tout ce qui vient des États-Unis, et je pense que c'est une erreur" a-t-il déclaré.

José Manuel Barroso, tête de l'exécutif de l'Union européenne pendant dix ans (2004 à 2014), est vilipendé de toutes parts depuis son arrivée en juillet à la banque américaine Goldman Sachs, montrée du doigt pour son rôle dans la crise des "subprimes" en 2008.

Un état d'esprit négatif

"Cette affaire montre surtout l'état d'esprit négatif de nombreuses personnes à l'égard de la finance internationale, considérée comme une institution aux Etats-Unis", a-t-il dit lors du "Web summit", une réunion annuelle des acteurs d'internet, organisée à Lisbonne.

"Cela montre qu'il y a encore des mentalités opposées au Nouveau monde, au monde financier, à la planète mondialisée dans laquelle nous vivons", a assuré l'ancien Premier ministre portugais, engageant les Européens à changer de mentalité s'ils voulaient rattraper les États-Unis.

"Je pense que c'est une erreur. Nous avons besoin de davantage de contributions innovantes dans la finance", affirmant que les start-ups aux États-Unis butaient contre moins d'obstacles.

José Manuel Barroso n'a pas manqué de rappeler qu'il avait bien attendu plus d'un an et demi avant d'accepter son poste chez Goldman et qu'il n'avait enfreint aucune règle européenne. Une pétition lancée par un collectif d'employés des institutions européennes rassemblait plus de 153.000 signatures contre ce "pantouflage".

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker va proposer d'allonger, pour le président de la Commission, de 18 mois à 3 ans la période dite de "refroidissement", durant laquelle les commissaires doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé.

J.M. avec AFP