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Economie et Social

La BCE continue de voir une reprise pour l'Europe au second semestre

Mario Draghi a aussi assuré que la BCE mènera une politique accommodante "aussi longtemps qu'il le faudra"

Mario Draghi a aussi assuré que la BCE mènera une politique accommodante "aussi longtemps qu'il le faudra" - -

La Banque centrale européenne n’a pas modifié ses taux, ce jeudi 7 mars, mais elle a légèrement révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Son président, Mario Draghi assure toutefois que cela ne remet pas en cause la reprise pour 2013.

C’est un paradoxe. Ce jeudi 7 mars, la banque centrale européenne (BCE) a choisi de maintenir inchangé ses taux et a revu à la baisse ses prévisions de croissance, notamment pour 2013 (voir encadré).

Pourtant, cela n’a pas empêché son président, Mario Draghi, de tenir un discours plutôt rassurant, voir même encourageant pour plusieurs pays.

En réalité, "l’abaissement de nos prévisions illustre un effet de report, dû à un quatrième trimestre 2012 plus faible que prévu [avec un PIB en recul de 0,6% pour la zone euro, ndlr]. Le rythme de la reprise en 2013 n’a pas changé", a expliqué le successeur de Jean-Claude Trichet.

Et Mario Draghi a, cette fois, été plus volubile sur la reprise économique de la zone euro. "L’économie devrait commencer à se stabiliser à la fin du premier semestre et une reprise progressive devrait débuter au deuxième semestre", a-t-il indiqué. Lors de ses dernières interventions, le président de la BCE avait été plus évasif, se contentant de déclarer que cette reprise était prévue "pour 2013", sans donner davantage de précision.

Un encouragement aux pays qui mènent l'austérité

"Il faut distinguer le court terme du moyen terme. Et à moyen terme, nous continuons de voir un début de reprise graduelle", a-t-il déclaré. Il a ensuite expliqué que si les indicateurs économiques chiffrés sont plutôt mauvais, les données prospectives (moral des ménages, entreprises) "sont, elles, positives".

Le président de la BCE a ensuite livré trois facteurs qui soutiendront cette reprise : la hausse de la demande mondiale, "la poursuite de notre politique monétaire accommodante qui restera ainsi aussi longtemps qu’il le faudra", ainsi que la poursuite de la consolidation budgétaire menée par les Etats.

Sur ce dernier point Mario Draghi a tenu à souligner "que des progrès ont été réalisés" et que "ceux qui ont fait le choix d’ajustement budgétaires importants vont voir que les effets de contractions dus à ces ajustements vont diminuer. C’est pour cela que l’économie, en fin d’année, en bénéficiera".

L'Italie "en mode pilotage automatique"

Et la croissance ne sera pas ternie par une inflation rampante. Ce jeudi la BCE a décidé de réduire très légèrement ses prévisions de hausse des prix. Selon elle, l’inflation restera "sous ou proche de 2%", c'est à dire l'objectif ciblé par la BCE.

Par ailleurs, Mario Draghi ne s’est pas alarmé de la situation politique italienne. "On voit que la contagion reste très limitée", a-t-il estimé. "Après une phase initiale, les marchés sont revenus à leur niveau antérieur aux élections italiennes. Ils ont ainsi réagi plus sereinement que les hommes politiques. De plus, l’ajustement budgétaire italien s’est déjà fait et va, a priori, se poursuivre en mode pilotage automatique", a-t-il conclu.

Le titre de l'encadré ici

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> Les prévisions de la BCE pour la zone euro

Croissance:

2013 : entre -0,9 et -0,1% (contre -0,9 à 0,3% en décembre)

2014 : entre 0 et 2% (contre 0,2 à 2,2% en décembre)

Inflation:

2013 : entre 1,2 et 2 % (contre 1,2 à 2,1% en décembre)

2014 : entre 0,6 et 2% (contre 0,6 à 2,2% en décembre)

Julien Marion