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BCE : pas d’actions sur les taux avant 2020

La BCE a décidé de maintenir à un niveau particulièrement bas non seulement les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, mais aussi ceux qui concernent les facilités de prêt marginal et de dépôt.

La BCE a décidé de maintenir à un niveau particulièrement bas non seulement les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, mais aussi ceux qui concernent les facilités de prêt marginal et de dépôt. - Daniel Roland - AFP

La Banque centrale européenne (BCE) a notamment confirmé ce jeudi qu’elle avait décidé de maintenir en l’état ses taux d’intérêt directeurs jusqu’en 2020.

La décision ne se révèle, certes, pas si étonnante que cela, mais elle a toutefois le mérite de réaffirmer (si ce n’était pas encore assez clair) la politique monétaire menée par la BCE depuis plusieurs mois.

Jeudi 6 juin, l’institution financière a indiqué dans un communiqué qu’elle avait une fois de plus décidé de maintenir à un niveau particulièrement bas non seulement les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, mais également ceux qui concernent les facilités de prêt marginal et de dépôt à respectivement portés à 0,00%, 0,25% et -0,40%.

Parallèlement à cela, la BCE a confirmé que ses taux d'intérêt directeurs resteraient également à leurs niveaux actuels jusqu’au premier semestre 2020. Du moins, détaille l’institution dans un communiqué, « aussi longtemps que nécessaire pour assurer la poursuite de la convergence durable de l'inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % ». Des annonces qui s’inscrivent in fine dans la continuité de ce que la banque de Francfort avait préalablement annoncé il y a quelques temps. A savoir : un maintien de ses taux jusqu'à la fin de l’année 2019. Point que les marchés avaient, dans tous les cas, déjà largement anticipé.

Pour autant, certains analystes avaient anticipé un report plus long tandis que d'autres s'attendaient à ce que la banque donne des indices allant vers une baisse de taux.

Dans la foulée, la BCE a détaillé ce jeudi son nouveau programme de prêts géants aux banques annoncé en mars derniers. En principe, les prêts en question devraient être lancés à raison de sept vagues entre septembre 2019 et mars 2021, avec, à chaque fois, une échéance à deux ans. Chaque prêt devrait être accordé à un taux « supérieur de 10 points de base » à la moyenne des taux appliqués lors d'opérations classiques de refinancement, actuellement à 0%, a souligné l’institution dans son communiqué.

Croissance : du mieux en 2019

Outre sa politique visant à maintenir les taux d’intérêt au plus bas pour six mois supplémentaires, la banque centrale a également partagé dans l’après-midi ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2019 et 2020.

Dans un communiqué, elle a indiqué avoir choisi de légèrement relever ses prévisions d'inflation et de croissance en zone euro cette année pour ensuite les abaisser dès 2020 compte tenu de « risques croissants liés aux tensions protectionnistes ».

Résultat : l’institut de Francfort prévoit une croissance à 1,2% en 2019 et table sur 1,3% d'inflation cette année, contre respectivement 1,1% et 1,2% lors de ses prévisions précédentes. Pour autant, la BCE présage que la croissance devrait accélérer plus modestement qu’escompter en 2020, à 1,4% contre 1,6% auparavant. Quant à l’inflation, elle devrait, selon ses dernières prévisions, s'établir à 1,4% au lieu de 1,5% l’an prochain.

Julie COHEN-HEURTON