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La BCE sur le point d’agir pour limiter les spreads

La BCE envisagerait d'agir pour limiter les écarts de taux de financement entre les pays de la zone euro.

La BCE envisagerait d'agir pour limiter les écarts de taux de financement entre les pays de la zone euro. - -

La Banque centrale européenne envisagerait de fixer des écarts maximum entre les taux d’emprunts de l’Allemagne et ceux des pays en difficulté de la zone euro. Une manière de limiter la flambée des coûts de financement de l'Espagne ou encore de l'Italie. Dernière mise à jour lundi 20 août à 16h26

Selon le magazine allemand Der Spiegel paru lundi 20 août, la BCE se préparerait à fixer des seuils de taux d’intérêt pour les obligations souveraines des pays en difficulté de la zone euro, seuils à partir desquels elle interviendrait sur le marché.

L’idée est d’éviter que les pays de la zone euro ne se financent à des taux trop éloignés les uns des autres. Donc de limiter le spread, c’est-à-dire l’écart de taux d’emprunt entre le Bund allemand, la référence, et les taux des pays comme l’Espagne ou l’Italie.

Une manière de limiter la spéculation

L’hebdomadaire allemand indique que les investisseurs seraient ainsi informés du niveau de taux que la Banque centrale juge adapté. Dans ces conditions, ils pourraient continuer à acheter de la dette souveraine des pays en difficulté même quand leur taux augmente, puisqu'ils seraient désormais assurés de pouvoir revendre leurs titres à la BCE en dernier recours. L’institution de Francfort y verrait un moyen de lutter contre la spéculation sur ce marché.

Mais pour certains analystes, ce scénario serait contre-productif. Il pousserait les investisseurs à céder leurs obligations espagnoles ou italiennes, et la BCE se retrouverait au contraire à devoir racheter massivement de la dette de ces pays. Pour l'un d'entre eux, la Banque centrale européenne se retrouverait rapidement à porter seule toute la dette espagnole.

La BCE a mollement démenti ces informations. Elle a indiqué par communiqué qu’il est "absolument trompeur d'écrire à propos de décisions qui n'ont pas encore été prises". En tout cas, on sait déjà que Berlin s’y oppose. Le ministère allemand des Finances a fait savoir que cette initiative serait "d’un point de vue théorique très problématique". Toujours selon Der Spiegel, la BCE doit décider de mettre en place ou non de tels seuils à l’occasion de sa réunion de septembre.

Bfmbusiness.com avec AFP