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La BCE s'inquiète de la baisse de l'inflation en Europe

La BCE vise une inflation de 2% par an

La BCE vise une inflation de 2% par an - -

Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a rappelé, ce vendredi 5 avril, que des risques pesaient sur la reprise. Il a affirmé que l'institution surveillait en particulier la baisse de l'inflation.

Benoît Coeuré a été clair, ce vendredi 5 avril. Une "inflation qui s'écarte à la baisse est tout aussi préoccupante qu'une inflation qui s'écarte à la hausse", a déclaré le membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), lors d'une rencontre avec la presse à Paris.

En conséquence, il a assuré que la BCE surveillait avec attention le niveau de l'évolution des prix, qui s'éloigne de l'objectif de 2% visé par l'institution européenne. L'inflation en zone euro a reculé au mois de mars, à 1,7% sur un an contre 1,8% en février, selon des données publiées le 3 avril dernier par Eurostat.

Ce faible niveau et les préoccupations exprimées ce vendredi par Benoît Coeuré sont susceptibles de nourrir les spéculations sur une future baisse du taux directeur de la BCE. Un taux qu'elle a maintenu jeudi, à 0,75%, lors de sa réunion de politique monétaire.

"Des aléas négatifs sur la demande intérieur"

Benoît Coeuré s'est aussi fait l'écho du président de la BCE, Mario Draghi, en affirmant que la croissance en zone euro était menacée par des risques.

Il a notamment cité "des aléas négatifs sur la demande intérieure de la zone euro compte tenu des indicateurs de confiance qui ne sont pas bons". Puis, il a expliqué que "les taux d'intérêt bas" ne produise pas d'effet "dans un certain nombre de pays", ce qui handicape "le fonctionnement du marché du crédit".

Jeudi, Mario Draghi avait déjà évoqué ce dernier point en faisant part de ses inquiétudes concernant le financement des PME. Le président de la BCE avait alors indiqué qu'elle était prête à prendre de nouvelles mesures, mais devait réfléchir pour déterminer les meilleurs instruments à utiliser

Pour Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB, "Mario Draghi semble vouloir gagner du temps afin de pouvoir discuter plus en détail, avec le conseil des gouverneurs, de mesures non conventionnelles" pour soutenir les PME.

Julien Marion avec AFP