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La BCE va examiner "divers instruments" pour soutenir la zone euro

Mario Draghi va se baser sur les mesures prises dans d'autres pays pour actionner de nouveaux outils destinés à soutenir la zone euro

Mario Draghi va se baser sur les mesures prises dans d'autres pays pour actionner de nouveaux outils destinés à soutenir la zone euro - -

La Banque centrale européenne a maintenu inchangé, ce jeudi 4 avril, son principal taux directeur à 0,75%. Son président Mario Draghi a néanmoins indiqué que l'institution pourrait annoncer de nouvelles mesures.

Mario Draghi a semblé bien moins optimiste que lors de la dernière réunion de la Banque centrale européenne. Le président de la BCE a, ce jeudi 4 avril, réaffirmé la perception d'"une reprise graduelle", "pour le second semestre". Mais dans la foulée, il a indiqué que ce rebond était menacé par plusieurs risques :"une demande intérieure encore plus atone qu'escomptée et des réformes structurelles plus lentes que prévues dans les pays de l'union monétaire".

"Ces facteurs ont le potentiel de freiner la confiance et retarder la reprise", a-t-il insisté. Il a rappelé que la politique monétaire de la BCE restera accommodante "aussi longtemps que nécessaire".

La BCE a néanmoins maintenu inchangé son taux directeur à 0,75%. En conséquence l'euro chutait fortement sur les marchés, ce jeudi à 1,278 dollar, vers 15h15 contre 1,284 dollar, mercredi soir. Les commentaires du président de l'insitution européenne ont égalment refroidi les bourses européennes, qui, pendant son discours, ont vu leurs gains s'effondrer. Vers 17h, Paris cédait 0,9%, Madrid 0,5%, Francfort, 0,6%, Milan 0,4% et Londres un peu plus de 1%.

Mario Draghi a également constaté un resserrement du crédit, en particulier pour les PME. Interrogé sur d'éventuelles mesures de soutien à ces entreprises, il a révélé que le conseil des gouverneurs a eu "une discussion à ce sujet", et a ensuite annoncé que la banque centrale va examiner "divers instruments" pour soutenir la zone euro.

Se pencher sur "les expériences d'autres pays"

Il a, dans la foulée, rappelé avoir déjà permis aux banques d'utiliser les prêts accordés au secteur privé comme contreparties ("collatéraux") pour se financer auprès des banques centrales. "Dans certains pays de la zone euro, cela marche, dans d'autres pays, non. Il faudra se pencher sur cette question" a-t-il ajouté.

Mario Dragui a indiqué que la BCE va examiner les mesures de soutien prises "dans d'autres pays", pour déployer déventuels nouveaux instruments. Au passage, il a appelé à ne pas forcément imiter d'autres banques centrales. "Toutes les expériences ne sont pas encourageantes. Certains programmes ont été mis en œuvre avec très peu d'effet sur le crédit".

"Il nous faut donc réfléchir attentivement avant de lancer des mesures pour être sûr qu'elles sont efficaces, et compatibles avec notre mandat", a-t-il conclu avant d'ajouter que la BCE "est l'arme au pied".

Le premier plan sur Chypre "n'était pas malin"

Enfin, il a abordé un autre dossier sur lequel il était attendu: Chypre. Il a ainsi relativisé l'importance de cet épisode: "Si la crise chypriote a eu un effet c'est de renforcer la détermination du conseil des gouverneurs de la BCE à soutenir la zone euro".

Néanmoins, il a jugé que le tout premier plan qui visait à taxer tous les dépôts bancaires, y compris ceux inférieurs à 100.000 euros "n'était pas malin", évoquant une solution "improvisée".

Revenant sur les propos prononcés par le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, il a déclaré que "Chypre n'est pas un modèle pour le futur.Je suis sûr que Jeroen Dijsselbloem a été mal compris".

Julien Marion