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Boris Johnson va lancer un grand plan de relance "rooseveltien" de l'économie britannique

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Boris Johnson - - TOLGA AKMEN - AFP

Critiqué sur la gestion de la crise sanitaire, le Premier ministre britannique veut désormais "construire, construire, construire" pour relancer l'activité.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson compte dévoiler mardi un plan "rooseveltien" pour relancer l'économie de son pays, l'un des plus affectés par la pandémie de coronavirus qui "s'accélère" selon l'Organisation mondiale de la santé.

"Nous allons construire, construire, construire. Reconstruire en mieux, reconstruire en plus vert, reconstruire plus rapidement", doit dire le dirigeant conservateur dans un discours à Dudley (centre), selon des extraits diffusés par ses services.

Il compte en effet infuser cinq milliards de livres (5,4 milliards d'euros) dans des projets d'infrastructures.

"Cela semble positivement 'rooseveltien'. Cela ressemble à un 'New Deal'", doit-il souligner en référence à l'auteur de la politique dite de la "Nouvelle donne" qui avait permis de relancer l'économie américaine par la demande et l'intervention de l'Etat après la Grande Dépression des années 1930.

Chute vertigineuse du PIB

Après avoir été très critiqué sur sa gestion de la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 43.000 morts au Royaume-Uni, ce qui en fait le pays le plus touché d'Europe, Boris Johnson a pour tache de réussir le déconfinement et de relancer l'économie.

Le confinement strict imposé tout le mois d'avril s'est traduit par un effondrement de 20,4% du produit intérieur brut (PIB) britannique, un record historique. Sans aide supplémentaire de l'Etat, le taux de chômage pourrait atteindre des niveaux jamais vus depuis les années 1980, dépassant le pic de 3,3 millions enregistré en 1984, a rapporté dimanche The Observer, citant une analyse de la Bibliothèque de la Chambre des communes.

"Nous allons très bien rebondir"

"Cela a été un énorme, énorme choc pour le pays, mais nous allons très bien rebondir", a affirmé Boris Johnson dans une interview au Daily Mail dimanche. "Si le Covid-19 était un éclair, nous n'allons pas tarder à entendre le tonnerre en termes de conséquences économiques. Nous serons prêts", a-t-il assuré.

Le pays "ne reviendra absolument pas à l'austérité comme il y a dix ans", sous le gouvernement du conservateur David Cameron, a-t-il assuré au tabloïd.

Critiqué sur sa gestion de la crise, Boris Johnson a perdu en popularité. Les Britanniques estiment que le chef du Labour, Keir Starmer, ferait un meilleur chef de gouvernement, selon un sondage Opinium publié samedi. 37% des sondés pensent qu'il ferait mieux que Boris Johnson, tandis que 35% estiment que Boris Johnson est la meilleure option.

Perte de popularité

Interviewée dimanche sur Sky News, la ministre de l'Intérieur, Priti Patel, a affirmé que le gouvernement était déterminé à "faire redémarrer le Royaume-Uni".

"Nous élaborons un plan vers la reprise, une feuille de route qui se concentre sur l'infrastructure", a-t-elle déclaré, citant des investissements pour "les routes" ou encore "l'internet haut débit".

Le ministère de la Justice a annoncé dimanche la création de quatre nouvelles prisons en Angleterre pour réduire la criminalité et soutenir l'économie locale, assurant que cela créerait des milliers d'emplois.

Confiné depuis fin mars, le Royaume-Uni poursuit la levée progressive des restrictions en place.

La prochaine étape, majeure, de ce déconfinement est la réouverture samedi des pubs, restaurants, coiffeurs, musées et cinémas, fermés depuis fin mars. Les magasins "non essentiels" ont déjà rouvert mi juin.

TL, avec AFP