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Le Brésil et la France ensemble contre la rigueur

Dilma Roussef a tout intérêt à ce que les pays européens ne réduisent pas leurs dépenses

Dilma Roussef a tout intérêt à ce que les pays européens ne réduisent pas leurs dépenses - -

François Hollande reçoit mardi 11 et mercredi 12 décembre, la présidente du Brésil, Dilma Roussef. Les deux dirigeants partagent une même vision de la stratégie à adopter pour sortir de la crise.

Dilma Roussef est reçue en grande pompe,ce mardi 11 et ce mercredi 12 décembre à Paris. La France lui déroule le tapis rouge pour une visite d'Etat sous le signe de la coopération stratégique et économique. François Hollande et son homologue brésilienne partagent la même vision sur les moyens de sortie de crise.

Pour eux, la seule discipline budgétaire n'est pas la solution ultime à la sortie de crise.

Cette ligne tenue par François Hollande, dès son arrivée à l'Elysée, lui a valu un bras de fer tendu avec l'Allemagne, qui est le tenant de l’austérité dans la zone euro.

Dans ce débat sur les moyens de renouer avec la croissance, qui anime les sommets européens depuis deux ans, Dilma Roussef est devenue un allié de poids pour François Hollande. Elle répète, en effet, que la rigueur entrainera l'Union Européenne à sa perte.

Elle cite régulièrement l'exemple brésilien avec son prédécesseur Lula qui n'a pas hésité à relancer la machine économique en stimulant le marché intérieur.

Un discours intéressé

Son discours n'est pas dénué d'intérêt, car la zone euro est un client stratégique pour le Brésil.

Pour des raisons historiques et culturelles évidentes, sa porte d'entrée sur le continent européen se fait par le Portugal. Là-bas, le Brésil investit massivement dans l'aéronautique et des projets télécom.

En marquant sa présence dans la zone euro, le Brésil veut intensifier les échanges. Mais si les pays européens se serrent la ceinture, mécaniquement, les commandes chutent. D'où cet appel de Dilma Roussef à tout faire pour stimuler la croissance dans la zone euro.

Mathieu Jolivet