BFM Business
International

Les dépôts de brevets des firmes chinoises en Europe au plus haut

Les entreprises chinoises augmentent fortement leurs demandes de brevets en Europe.

Les entreprises chinoises augmentent fortement leurs demandes de brevets en Europe. - STR / AFP

Avec 7.150 brevets déposés en Europe, les groupes chinois affichent la plus forte progression. Les Français figurent au deuxième rang, derrière les Allemands.

Le record de 2015 à presque été battu. L'an passé, l'Office européen des Brevets a reçu 160.000 demandes en provenance de tous les pays du monde. Un succès qui tient avant tout aux entreprises chinoises. Elles ont déposé 7.150 demandes au total, soit 25% de plus qu'en 2015.

Au total, "Les chiffres sont spectaculaires pour la Chine, mais ils partent de très bas", a cependant relativisé le président de l'OEB, le Français Benoît Battistelli. Ce bond, a-t-il expliqué, "correspond à une évolution profonde de l'économie chinoise: depuis quelques années, la Chine cherche à internationaliser son économie et ses entreprises et elle le fait à partir de ses points forts, le domaine des technologies de l'information".

Le groupe chinois de télécoms Huawei a été d'ailleurs en 2016 la deuxième entreprise à déposer le plus grand nombre de demandes de brevet européen: 2.390 (+22,4% comparé à 2015), juste derrière le néerlandais Philips (2.568, soit +6,9%). Cette forte augmentation des dépôts de brevets émanant d'entreprises chinoises va continuer -toutefois pas indéfiniment à la même allure - et elle va se diversifier dans d'autres domaines, tels que les transports ou les technologies vertes, a prédit Benoît Battistelli.

Les entreprises françaises en deuxième position 

Par ailleurs, les entreprises françaises ont conservé leur position de deuxième déposant en Europe en 2016, derrière les allemandes, avec près de 10.500 demandes auprès de l'OEB. Concernant le nouveau "brevet unitaire" européen, qui devrait être automatiquement valable dans 26 pays et par conséquent simplifier considérablement les démarches administratives des entreprises et réduire leurs coûts, Benoît Battistelli table désormais sur une mise en place à la fin 2017. Son lancement, attendu début 2017, a en effet été retardé du fait du Brexit. Mais le Royaume Uni a promis en novembre dernier de ratifier au premier semestre de cette année le traité créant la Cour unifiée des brevets, ce qui permettrait le lancement de ce brevet unitaire.

Avec le "brevet unitaire" européen, les entreprises n'auraient plus qu'un seul interlocuteur, l'OEB, aussi bien pour la délivrance du brevet que pour toute sa vie après délivrance. Benoît Battistelli, qui préside l'OEB depuis 2010 a affirmé que "les conditions de travail au sein de cette institution étaient parmi les meilleures du monde". Parmi les priorités de l'OEB pour 2017, figure "l'amélioration du dialogue avec les partenaires sociaux et particulièrement les syndicats", a-t-il néanmoins souligné. L'OEB emploie 7.000 salariés, pour la plupart des examinateurs de brevets très hautement qualifiés, dans ses bureaux à Munich, à Vienne, La Haye et Berlin. 

P.L avec AFP