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Brexit: Boris Johnson veut à nouveau suspendre le Parlement

Boris Johnson à Londres le 20 septembre

Boris Johnson à Londres le 20 septembre - Ben Stansall / AFP

Le Premier ministre britannique, désavoué une première fois par la Cour suprême de son pays, veut suspendre le Parlement du 8 au 14 octobre, date du discours très attendu de la Reine. Cette fois, la légalité de cette suspension ne devrait pas être remise en question.

Boris Johnson persiste et signe. Le Premier ministre britannique s'apprête à demander une nouvelle suspension du Parlement, dès mardi soir prochain (8 octobre) et jusqu'au 14 octobre, date du discours de la Reine d'Angleterre.

Le locataire du 10 Downing Street avait pourtant subi un revers marquant, la semaine dernière, lorsque la Cour suprême britannique avait jugé "illégale" une première suspension du Parlement, décidée par Boris Johnson. Mais le jugement n'avait pas interdit le principe d'une suspension. Il avait rejeté sa durée trop importante (cinq semaines). Rapidement, le gouvernement avait laissé entendre qu'il tenterait à nouveau de suspendre le Parlement, au risque d'accentuer un peu plus la pression politique. Le délai en question ne devrait pas poser de problème légal.

Epilogue d'une journée tendue

Officiellement, la suspension du Parlement permet au gouvernement de préparer les grandes réformes pour le pays, qui seront évoquées par la Reine dans son discours. "Le gouvernement cherchera à renforcer les services publics, à améliorer les infrastructures dans tout le pays, à lutter contre le crime et à renforcer l'intégrité du système de justice pénale, tout en protégeant notre environnement naturel sur le long terme" explique ainsi le communiqué.

Cette annonce est l'épilogue d'une journée tendue sur le sujet du Brexit. Si Boris Johnson a bien proposé une alternative au backstop sur la question irlandaise, pour tenter de trouver un nouvel accord avec Bruxelles, l'Europe a rappelé, par la voix du négociateur de l'Union européenne Michel Barnier que "beaucoup de travail reste à faire" sur cette question.

La "première réaction" du Parlement européen à l'offre du gouvernement britannique n'est d'ailleurs "pas positive", a précisé le député Guy Verhofstadt, qui préside le groupe chargé du divorce au sein de cette assemblée. "Nous ne pensons pas" que cette proposition présente "les garanties nécessaires dont l'Irlande a besoin" a-t-il expliqué.

Faute de convaincre Bruxelles, le chef du gouvernement britannique a rappelé qu'une sortie sans accord était alors l'unique alternative à cette impasse.

Thomas Leroy