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Brexit: comment Brittany Ferries se prépare à toutes les éventualités

Invité sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi, le président du conseil de surveillance de Brittany Ferries et président d'Armateurs de France, Jean-Marc Roué, évoque la stratégie mise en place au sein de sa compagnie pour anticiper tant le scénario d'un "deal" que celui d'un "no deal".

"Il faut être très clair. Toute la façade Manche est concernée (…) Tous les acteurs du transmanche sont concernés. Et c'est vrai que notre difficulté, c'est que l'on se prépare à quelque chose que l'on appelle le 'no deal'. C'est la commande que nous avait fait le gouvernement français. Donc c'est ce que l'on a fait. On est prêt. Mais par contre, il faut être très clair. Qui peut le plus, peut le moins (…) On s'est préparé. Il y a des coûts derrière et il n'y a pas le résultat".

D'emblée, Jean-Marc Roué donne le ton. Invité sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi, celui qui a été réélu il y a quelques mois en qualité de président des Armateurs de France, se prépare à affronter le Brexit avec sa compagnie quelle qu'en soit l'issue. Et forcément, selon le patron breton, la situation "ne peut pas durer".

Un impact social et financier

Car les acteurs de la filière maritime (Brittany Ferries en tête) ont beau avoir fait en sorte de déployer tous les moyens nécessaires pour anticiper toutes les scénarios, la situation politique outre-Manche demeure floue et l'échéance d'un Brexit, quel qu'il soit, recule de mois en mois. Résultat: pour la compagnie maritime bretonne, les comptes n'y sont pas. Selon Jean-Marc Roué, l'impact du Brexit sur le chiffre d'affaires de Brittany Ferries ainsi que sur ses résultats se révèle tout sauf négligeable.

"Si j'intègre l'année 2020 – qui risque de ne pas être une bonne année parce que comme on est toujours dans le flou, les réservations sont plutôt mauvaises – (…) faut être très clair, pour Brittany Ferries, si on cumule sur quatre ans, je vais dire une centaine de millions d'euros", assure le patron de la compagnie bretonne. "Alors ce n'est pas cent millions d'euros en dessous de zéro. C'est cent millions d'euros de résultats en moins. Donc ça veut dire qu'il y a déjà un impact social sur une petite entreprise comme Britanny Ferries".

Etendre son maillage maritime

Forte de ses 2.787 employés et de ses 444,2 millions de chiffre d'affaires réalisé l'an passé, la compagnie table sur son maillage maritime développé qui comprend la Manche, le mer d'Irlande et le Golfe de Gascogne pour proposer à ses clients (fret et passagers) "un panel possible d'échanges". Lequel panel intègre "cinq ports en France, trois en Angleterre, un en Irlande et deux en Espagne", précise le patron de Brittany Ferries. Sa stratégie: ouvrir de nouvelles voies maritimes qui ne passent plus nécessairement par la France, concède Jean-Marc Roué.

J.C-H