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Brexit: hausses d'impôts en vue au Royaume-Uni

Selon plusieurs médias britanniques, le ministre britannique des Finances annoncera mercredi des hausses d'impôts pour financer des dépenses nouvelles et disposer d'un bas de laine en cas de choc causé par la sortie de l'Union européenne.

Londres prend ses précautions. Selon plusieurs médias britanniques et irlandais, le chancelier de l'Échiquier, l'équivalent britannique du ministre des Finances, Philip Hammond, va annoncer ce mercredi de nouvelles hausses d'impôts dans le cadre de la présentation du Budget 2017.

En effet, Londres aurait besoin de financer des dépenses supplémentaires, à savoir 1 milliard de livres de dépenses de santé ainsi que 300 millions pour soutenir les bars et les magasins, qui ont dû faire face à une hausse de la taxe professionnelle, rapporte le Daily Telegraph.

Les hausses d'impôts en question concerneraient les auto-entrepreneurs qui verraient leurs cotisations sociales, actuellement moins élevées, s'aligner sur celles des salariés. Les taxes sur l'alcool pourraient aussi être rehaussées.

Un fonds de 70 milliards d'euros

Le gouvernement aurait décidé de passer par des hausses d'impôt plutôt par l'emprunt afin d'atteindre l'équilibre budgétaire. Et ne pas dégrader les comptes alors que le Brexit approche. En effet, comme l'indique Sky News, Philip Hammond chercherait également à financer un fonds pour faire face aux turbulences économiques que pourrait causer la sortie de l'Union européenne par le Royaume-Uni.

Dimanche, Philip Hammond avait d'ailleurs affirmé à la BBC que son rôle "était d'assurer que nous avons assez d'essence pour aller jusqu'au bout du voyage dans lequel nous nous embarquons pendant deux ans (c'est-à-dire le Brexit, ndlr)".

Actuellement, le projet de loi devant porter l'activation du Brexit est discuté par la chambre des Lords, la chambre haute du parlement britannique. Des amendements ont été votés, ce qui devrait quelque peu retarder le processus, mais la Première ministre Theresa May devrait néanmoins enclencher ce mois-ci le fameux article 50 de traité sur l'Union européenne permettant à un pays de quitter l'Union.

Selon le Sunday Times, le fonds mis en place par Philip Hammond pourrait avoisiner les 60 milliards de livres (69 milliards d'euros). Un chiffre que le chancelier de l'Échiquier n'a toutefois pas confirmé.

En attendant que le Brexit entre dans sa phase concrète, l'économie britannique continue à faire preuve de résistance avec un taux de croissance de 2% en 2016. Mais Philip Hammond a considéré que cette relative bonne nouvelle n'était pas une raison pour se laisser aller au laxisme budgétaire. "Si votre banquier augmente le plafond de votre découvert je pense pas que vous vous sentiez obligés de dépenser le moindre penny pour y arriver".

J.M.