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Brexit : deux semaines pour convaincre

La Première ministre britannique Theresa May à Belfast, en Irlande du Nord, mardi 27 novembre.

La Première ministre britannique Theresa May à Belfast, en Irlande du Nord, mardi 27 novembre. - LIAM MCBURNEY / POOL / AFP

Theresa May a démarré ce mardi une tournée dans tout le Royaume-Uni pour convaincre les Britanniques de soutenir son plan sur le Brexit. La Chambre des Communes, pour l’instant majoritairement hostile à l’accord de divorce, se prononcera le 11 décembre.

Deux semaines pour convaincre. Theresa May s'est lancée ce mardi 27 novembre dans une opération séduction pour convaincre ses concitoyens du bien-fondé de l’accord de divorce validé à Bruxelles le week-end dernier. La Première ministre britannique démarre donc une grande tournée dans le pays, en commençant par le Pays de Galles et l’Irlande du Nord.

Une fois n’est pas coutume dans ce régime parlementaire, la cheffe du gouvernement va donc passer au-dessus des élus pour s’adresser en direct aux Britanniques, afin de les convaincre de soutenir son plan pour le Brexit. Dès dimanche, Theresa May a écrit une « Lettre à la Nation » dans laquelle elle appelle le pays à se rassembler derrière cet accord et plaide pour une « réconciliation » sur l’Europe.

Une majorité contre l'accord, à Westminster

Les députés britanniques, eux, commenceront à débattre à la Chambre des Communes le 4 décembre prochain. Pour l’instant, une claire majorité semble se dessiner contre le plan de Theresa May, à commencer par son propre camp. Environ 80 conservateurs, partisans d’une rupture radicale avec l’UE, ont déjà exprimé leur désaccord. Cet accord est « un désastre » et une « humiliation » pour le Royaume-Uni qui demeure « un Etat satellite » de l’UE, fustige l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, l'un des hérauts de ces « hard Brexiters ».

Ses remuants alliés nord-irlandais sont également vent debout, car ce plan accorde un statut spécial à l’Irlande du Nord afin d’éviter le retour d’une frontière en dur entre les deux Irlande. Or la Première ministre a besoin de ces dix députés unionistes pour obtenir sa majorité absolue à Westminster.

Pour l’opposition travailliste, cet accord est un « acte d’automutilation nationale ». Les nationalistes écossais, qui souhaitent rester dans l’UE et le petit parti des Libéraux-Démocrates, également très europhile, ont aussi prévenu qu’ils voteraient contre cet accord.

Mission presque impossible

La mission semble donc presque impossible pour Theresa May. Mais comme l’a fait remarquer le ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, « beaucoup de choses peuvent changer dans les deux semaines à venir ».

La Première ministre compte sur la crainte d’une absence d’accord, ce « no deal » tant redouté qu’elle agite comme un épouvantail, pour faire basculer le camp du non et le convaincre de voter en faveur de son plan, qui reste, selon elle « le meilleur (…) et le seul accord possible », a-t-elle rappelé à Bruxelles dimanche dernier.