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Brexit: et si Boris Johnson avait menti à la reine?

La reine Elizabeth II

La reine Elizabeth II - AFP

Un tribunal écossais estime que oui. La Cour suprême doit se prononcer cette semaine et confirmer ou pas ce jugement.

Pour le tribunal d’Edimbourg, le Premier ministre a bel et bien menti à la reine Elisabeth II au sujet des raisons pour justifier la suspension du Parlement.

La raison officielle invoquée pour convaincre sa très gracieuse Majesté de signer le décret officialisant cette suspension, était celle du "Queen speech", le discours durant lequel la reine présente le programme du gouvernement. Le Parlement est en effet toujours suspendu quelques jours avant, mais jamais pendant cinq semaines.

Pour les juges écossais, cette suspension a été organisée pour "entraver" le Parlement et Boris Johnson a donc sciemment menti à la reine pour qu'elle signe le décret. Saisie par le gouvernement, la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, doit, dès cette semaine, confirmer ou non ce jugement.

Bombe constitutionnelle

SI elle confirme ce jugement, lords et députés seraient probablement rappelés au Parlement et Boris Johnson se retrouverait sans doute dans l'obligation de démissionner. 

A 44 jours du divorce prévu avec l'Union européenne, le scénario d'un Brexit sans accord est toujours ouvertement envisagé par Boris Johnson, malgré certaines prévisions alarmantes, établies par son propre gouvernement, de pénuries alimentaires, de médicaments et de risques de troubles publics.

Plus d'un député sur deux s'oppose à une sortie sans accord de l'UE et veut annuler la suspension du Parlement, jusqu'au 14 octobre, afin d'avoir plus de temps pour bloquer un "no deal". Ils ont déjà réussi à voter une loi obligeant Boris Johnson à demander à l'UE un report de trois mois du Brexit, prévu le 31 octobre.

OC avec Delphine Liou et AFP